Le syndrome de la corde au cou - comment sortir de l'impasse? (2ème partie)


Que faire
face à un(e) partenaire qui panique et s’enfuit dès qu’on lui parle de lendemain, comment se positionner ? Comment ne pas le vivre comme une remise en question de sa propre valeur et de ne pas en être déstabilisé(e) ?
Comment trouver l’indispensable équilibre entre la compréhension bienveillante des fragilités de l’autre et le respect de ses propres besoins ?

Avant toute chose, il est important d’identifier ses besoins et ses attentes au sein d’un couple. Connaître et assumer ses désirs est le meilleur moyen de rencontrer les bonnes personnes et de fuir celles qui seront susceptibles de nous faire souffrir. Si une femme est consciente de son envie de s’engager dans un couple solide et durable avec un homme rassurant et sûr de ses choix, elle sera plus à même de repérer les phobiques de l’engagement rapidement et fuira ce type de relations dans lesquelles il faut se battre avec les démons de l’autre et avec ses propres frustrations. 

Dans la même optique, il faut apprendre à se nourrir soi-même et à ne pas attendre de l’autre qu’il comble nos moindres manques, qu’il efface et panse nos blessures. Apprendre à vivre seule, à être indépendante affectivement permet de nouer des contacts plus enrichissants avec l’homme que nous rencontrons. Nos attentes sont moins fortes et il le ressent. Il se sent alors moins en danger et peut prendre le temps de s’habituer à l’idée du couple, sans se sentir pressé, jugé ou coincé.

Face à une phobique de l’engagement, il faut trouver la force de mettre un terme à la relation si celle-ci n’est pas satisfaisante ou surmonter la fuite de l’autre en ne cherchant pas à le récupérer. S’il(elle) doit revenir, il(elle) reviendra quand il(elle) aura compris ce qu’il(elle) a perdu. S’il (elle) doit entreprendre un travail sur lui(elle), il ne faut pas oublier que la phobie de l’engagement est une vraie névrose, il le fera de lui(elle)-même au moment où il(elle) se sentira prêt(e) et uniquement s’il(elle) en ressent(e) le besoin. 


Ne perdez pas d’énergie dans une lutte contre plus fort que vous. Tâchez de ne pas vous remettre en cause et de ne pas vous dévaloriser. En revanche, s’il tient à la personne de se protéger, l’autre n’est pas pour autant libre d’agir comme il le souhaite et il doit avant toute chose réaliser que son comportement est loin de n’engager que lui. Prendre la fuite pour se préserver et se protéger est une chose mais il faut comprendre qu’en face, se trouve un être, avec un cœur. 

Si la rupture a sur l'homme un effet apaisant et sécurisant, elle a en revanche un effet terrible sur la femme. Celle-ci se retrouve seule face à ses questions, sa souffrance et ses peurs. Il lui faudra du temps pour se remettre d’une telle expérience. Réfléchissez avant d’entamer une relation, ne promettez pas à l'autre ce que vous ne pourrez pas lui offrir, n’agissez pas de façon égoïste. Si vous n’êtes pas prêt(e) et si vous sentez que vous ne serez pas capable de rester longtemps avec quelqu’un et même si cette personne vous plaît, abstenez vous, vous lui feriez trop de mal en lui retirant quelques temps plus tard, ce que vous avez commencé à lui donner.

5 clés essentielles:  

Clé n°1 : Découvrez vos blessures

Bien souvent, il n’y a pas de hasard dans les rencontres amoureuses… Nous cherchons tous inconsciemment à rejouer notre propre scénario d’enfance tout en espérant en transformer la fin et, pour rejouer ce film, nous choisissons l’acteur idéal. Mais, l’acteur idéal joue son rôle jusqu’au bout et la fin du film est donc forcément toujours la même.

Celui ou celle qui exerce un grand pouvoir d’attraction sur vous est donc le représentant symbolique de quelqu’un d’autre. Si vous êtes attiré(e) par une personne qui a peur de l’engagement, c’est parce qu’il ou elle représente la « meilleure » personne pour réactiver votre blessure de base : l’abandon, le rejet, la dévalorisation… Et qu’inconsciemment, vous espérez que, cette fois, cela sera différent : l’autre ne vous abandonnera pas, ne vous rejettera pas, ne vous dévalorisera pas. C’est la combinaison de cette sensation de « retrouvailles » avec un schéma familier et l’espérance immense de transformer l’histoire qui est à l’origine de la passion, cette attirance exaltante qui fait que l’on se sent vibrant uniquement face à des personnes susceptibles de rejouer le rôle blessant pour nous.

La première clé face à un(e) partenaire qui a peur de l’engagement, c’est donc de prendre conscience qu’il ou elle a croisé votre route parce qu’une de vos blessures n’est pas guérie (et souvent pas encore identifiée). Quelle que soit la suite de votre relation, l’autre aura déjà rempli un rôle important dans votre vie : celui de vous révéler cette partie inconsciente de vous-même. Et donc celui de vous permettre de guérir de cette blessure. Voilà déjà une bonne raison de dire merci. 
 
Clé n°2 : Diminuez les enjeux

L’attirance intense et presque irrésistible que l’on ressent face à une personne susceptible de nous faire revivre notre blessure de base et l’espérance de guérison nous donnent toujours la sensation que cette personne et cette relation sont immensément importantes pour nous.  Ce ressenti nous fait souvent croire qu’enfin, nous avons trouvé notre âme sœur. Nous nous disons que nos sentiments ne seraient pas aussi forts si cette personne n’était pas la bonne personne pour nous… Notre intuition semble nous souffler à l’oreille que le destin a enfin mis sur notre route celui ou celle qui nous était destiné(e). Et c’est vrai ! Cette personne est très importante sur votre chemin, mais ce n’est peut-être pas le genre d’importance que vous croyez. Elle pourrait être votre âme sœur ou peut-être pas. Ce qui est important à savoir, c'est qu'elle va vous permettre de comprendre et de dépasser le processus intérieur qui vous fait toujours choisir quelqu’un qui vous fait souffrir.
 
A partir du moment où vous pouvez vous dire que le rôle de l’autre n’est peut-être que celui de vous révéler une de vos blessures non identifiées, vous pouvez déjà diminuer les attentes que vous avez par rapport à la relation. Et de la voir simplement comme une occasion de grandir, de vous transformer pour pouvoir  créer autre chose par la suite. Lorsque les enjeux sont ainsi ramenés à leur juste niveau, il vous est possible de vivre cette relation avec moins de souffrances et donc plus de légèreté, d’en recevoir le véritable cadeau : la découverte de vous-même.
 
Clé n°3 : Ne devenez pas son/sa psy

Donner un sens à l’incompréhensible fait partie de nos processus d’adaptation et lorsque la confusion commence à régner, vous cherchez des causes « logiques » aux attitudes de l’autre. Vous creusez donc dans ce que vous savez de son histoire, proche ou lointaine, pour expliquer ses comportements… Son enfance, sa mère, son père, son ex… vous décodez tout ce que l’autre a vécu en y recherchant des blessures, des traumatismes qui seraient à l’origine de ses peurs. Et c’est certain qu’il y en a (comme chez nous tous et peut-être même plus). Mais la tentation est grande de penser que, puisque vous, vous avez compris les causes, vous allez être celui ou celle qui va permettre à l’autre d’en guérir. Mais la seule personne à pouvoir guérir de ses blessures, c’est l’autre ! Et encore faut-il que la volonté soit là. Car les bénéfices secondaires  sont intéressants (vous pansez ses plaies et comblez ses manques) et guérir de ses blessures lui ferait perdre tous ces bienfaits. Quels seraient donc les avantages de sa guérison ?
 
Clé n°4 : Reprenez le contrôle de votre propre vie

Rien n’est pire que le sentiment d’impuissance qui est généré par le fait que c’est exclusivement l’autre qui tient le volant de la relation entre ses mains. Et, en menant la relation à son propre tempo, c’est aussi votre vie qui, petit à petit, échappe à votre contrôle.
Car, lorsque l’autre semble enfin avoir envie de rapprochement avec vous, vous vous mettez en quatre pour rendre cela possible, quitte à sacrifier d’autres volets importants.

Vous devenez expert(e) en modifications d’agenda, vous jonglez avec vos multiples occupations, vous devenez à la fois caméléon pour vous adapter à ses changements de programme et contorsionniste pour parvenir à vous couler dans le moule désiré par l’autre. Stop ! Reprenez le volant de votre propre voiture et, au lieu de garder l’œil rivé sur le GPS de l’autre,suivez votre GPS intérieur . Quelles sont vos contraintes et vos envies ? Quelles sont vos occupations et vos disponibilités ? Et, au final, quelle est VOTRE destination ?

Clé n°5 : Soyez ferme sur vos besoins essentiels

Le monde extérieur est le miroir de notre monde intérieur et l’amour que nous recevons des autres est en image de celui que nous nous donnons à nous-même.S’il est important de diminuer les enjeux et les attentes, il n’en reste pas moins fondamental de savoir de quoi vous avez réellement besoin pour vous sentir bien dans une relation amoureuse. Mourir de faim et à bout de souffle n’est sans doute pas votre objectif premier et même si vous ne souhaitez pas nécessairement un bail de 50 ans, il y a certainement un strict minimum indispensable que vous pouvez et que vous devez établir avec clarté.

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S’aimer soi-même, c’est se sentir le droit d’attendre que nos besoins vitaux sont assouvis. Le respect de l’autre et de ses peurs ne doit pas vous faire oublier le respect de vous-même : il s’agit d’établir un milieu de pont entre deux rives. Pas de rester éternellement sur la rive de l’autre. Alors, soyez ferme sur vos besoins fondamentaux, sur ce qui est acceptable ou inacceptable pour vous et si cela semble impossible que l’autre vous apporte ce strict minimum, inutile de jouer les prolongations. Avec beaucoup d’amour de part et d’autre, il est possible à un chat et à un lapin de vivre une relation épanouissante mais c’est sans doute impossible pour un lapin et une girafe. A un moment, il faut être lucide et savoir renoncer.

Comment sortir de l’impasse ?

La situation actuelle n’est pas incurable, chacun ayant son rôle à jouer. Dans le cas de la phobie de l’engagement, les causes sont identifiables et identifiées. Charge à l’homme concerné d’en prendre conscience, d’admettre son « problème ». Charge à la femme de ne pas lui jeter systématiquement la pierre et de comprendre d’où vient cette peur. Si la femme sait trouver les mots justes, si elle sait rassurer l’homme, ne pas attendre de lui ce qu’elle devrait savoir se donner à elle-même, s’il sait comprendre et assumer son besoin de liberté ; Si l’homme exprime ses émotions, ses peurs, ses doutes, s’il apprend à communiquer, s’il met son orgueil de côté, il fera la découverte de l’immense empathie de la femme, de sa capacité à entendre, à écouter et à comprendre. L’homme pourra alors ne plus craindre de s’engager. 

Et puis qu’est ce que l’engagement au fond ? Le couple n’est plus une prison, chacun est libre de partir, au moment où il le souhaite, nul n’est tenu d’aimer toute une vie. Messieurs, la femme vous demande de lui être fidèle, de la respecter, de lui faire confiance, d’être sincère,… Au fond tout ce qu’elle vous demande c’est de lui montrer que vous l’aimez, de l’aimer tout simplement. Alors n’ayez plus peur de vous engager! Idem pour la femme!


Source - V. Baudoux Psychologue

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