La Torah nous enseigne que lorsque D.ieu a ordonné aux Cohanim de bénir le peuple, le point culminant par lequel s’achève cette bénédiction est le mot Chalom: “Veyassem leha chalom” (Parachat Nasso). Chalom signifie paix. Mais Chalom ne signifie pas toujours un armistice ou une reddition sans conditions car le Chalom n’a pas besoin d’être précédé d’une belligérance quelconque, ni d’un conflit national, local, familial ou personnel.
Alors le Chalom, qu’est-ce au juste?
La vie d’un couple juif présente d’innombrables facettes. Lorsqu’elle se déroule sans conflit entre les époux, on constate le Chalom Bayit (paix dans le foyer) et on exprime par ces termes combien heureuse et paisible est l’atmosphère qui règne dans cette famille. Mais lorsque des conflits ponctuent la vie du couple, ils constituent des failles dans leur Chalom Bayit. Le manque de Chalom Bayit empoisonne la vie du couple et lui fait endurer des souffrances souvent plus cruelles que d’autres épreuves, telles que maladies, infirmités, chômage, etc… On doit se demander par quels conseils on peut assister ces couples, pour les guérir autant que faire se peut, de ce manque de Chalom Bayit.
Examinons ensemble ce problème.
EXISTENCE TERRESTRE
La vie d’un homme et d’une femme juifs connaît des hauts et des bas. Avant de descendre sur terre, leur âme a connu la béatitude, lorsqu’elle se trouvait sur les ailes de la Chékhina. En descendant sur terre, la voila confrontée avec des situations souvent difficiles. Il n’est pas toujours facile ni agréable pour une âme juive de subir l’emprise du corps qui l’enveloppe. Pourtant, il faut bien qu’elle compose avec ce corps pour surmonter ces difficultés car la réussite de la phase terrestre de son existence sera déterminante pour la phase d’éternité qui suivra la phase terrestre.
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Même lorsque l’harmonie s’établit chez l’homme et chez la femme entre leur corps et leur âme, peut se dresser une autre difficulté: celle qui leur est suscitée par leur environnement. Ce sont les problèmes liés aux relations humaines, au niveau de la famille, des amis et du milieu vie professionnel. Il n’est donc pas toujours facile d’atteindre un équilibre harmonieux dans toutes ces facettes de l’existence. Pourtant, sans cet équilibre, il n’existe pas de Chalom.
Nous sommes habitués dans notre vie juive à écouter les préceptes de la Torah et les conseils de nos Sages qui forment ensemble le secret d’une vie de Chalom. Les versets bibliques, les citations talmudiques, les décisions du Choul'han Aroukh et les méditations suggérées dans les ouvrages de Moussar (morale juive) et de Hassidout (pensée du Baal Chem Tov et de ses disciples), s’unissent pour nous inspirer et nous guider.
A travers toutes ces composantes de la Torah, D.ieu nous montre comment éviter de nombreuses crises et de douloureux échecs. A nous de Lui montrer combien d’efforts nous sommes sincèrement prêts à investir pour réussir cette vie de Tora. Dans cette vie, s’offrent simultanément à nous la conformité de nos actes, paroles et pensées avec la volonté de D.ieu, et d’autre part la sérénité de notre vie intérieur en harmonie avec notre environnement humain.
Il est souvent si difficile d’atteindre la perfection dans tous les domaines à la fois; il faudra souvent lutter contre l’importance accordée à un désir futile au détriment de ce qui compte vraiment dans notre existence. Mais en acceptant d’avance de “réparer” par la téchouva les conséquences de nos faux pas, et en exploitant toutes nos ressources de piété, d’intelligence et de bonté, nous ferons certainement de notre mieux pour parvenir au Chalom.
Chabbat chalom,
Rav Isagui - Merkaz Séfarade de Montréal
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