On trouve diverses raisons à cela et plus nous considérons les
événements qui eurent lieu pendant ce mois, plus nous saisissons sa
force exceptionnelle.
LIRE LA LETTRE
Quelle que soit notre opinion politique, on serait bouleversé de recevoir une lettre personnelle du Président de la République. Il ne fait aucun doute que cela ne nous laisserait pas indifférent, qu’on la conserverait précieusement et qu’on ne l’oublierait pas de sitôt. On la déplierait et on la lirait avec attention. Et si son style était ambigu ou fleuri, on s’efforcerait de comprendre chaque mot, même si cela nécessitait de mobiliser l’aide du beau-frère de votre ami qui parle couramment le diplomatois. On est parfaitement conscient de l’importance que recèle chacun des mots du Président.
L’Exode et tout ce qui l’a précédé ont été pour les Juifs un aperçu de l’amour que D.ieu a pour eux, de Sa puissance et de Sa majesté. Nous étions prêts à lire Sa lettre, pour ainsi dire, ce qui voulait dire dans ces circonstances recevoir Sa parole, la Torah. Lorsque nous atteignîmes Mara le 1er Iyar (qui, à propos, tomba un samedi l’année de l’Exode), nous étions disposés à entendre la parole du Roi.
Afin de nous préparer, deux choses devaient se produire. La première était du domaine de l’expérience et la seconde du domaine intellectuel. Lorsque les Juifs arrivèrent à Mara, ils n’y trouvèrent pour se désaltérer que de l’eau amère. D.ieu ordonna à Moïse d’y jeter un arbre ce qui la rendit miraculeusement potable. Déjà pleinement conscients que D.ieu contrôle la nature du fait des miracles encore frais dans notre mémoire, en quoi notre expérience s’enrichissait-elle de vivre un autre miracle ?
Ce miracle démontrait le concept selon lequel la manière dont on vit la vie elle-même (symbolisée par l’eau, source de toute nourriture physique) est fréquemment amère mais ne doit pas le demeurer. Avec l’aide de D.ieu, il y a de la douceur.
Il faut bien distinguer le désespoir de l’amertume. La voix de la désespérance nous dit : « Tu ne vaux rien, ta vie est brisée. Va dormir, prend un morceau de chocolat et plonge avec ravissement dans l’oubli. »
La voix de l’amertume est totalement différente. Elle nous dit : « Tu n’as pas besoin de supporter cela en silence. Rejette le goût infect que ta vie a pris. Relève le défi qui te fait face. Avance. »
Quand on se donne le loisir d’éprouver l’amertume que la vie si souvent dispense, on peut se trouver dans une impasse. On veut changer mais on ne sait pas comment le faire. Ce que les Juifs virent à Mara (amer en hébreu), c’est que la première étape consistait à prendre l’arbre primordial de la connaissance du bien et du mal et à le jeter dans l’eau. Ceci signifie dans un langage non-mystique que l’on doit réaliser qu’il faut faire des choix et que cela dépend de nous qu’ils ne soient pas contaminés par notre subjectivité ou par nos projets dictés par nos émotions.
Comment savons - nous que nous avons fait de bons choix ? Après tout, en tant qu’humains, nous pouvons voir le bien dans le mal le plus absolu et cela, nous l’avons fait si souvent. Nous pouvons également considérer ces choix qui sont purs et vrais et les redéfinir comme faux et mauvais s’ils ne sont pas en accord avec nos plans.
D.ieu ne se contente pas seulement de nous adresser un pli cacheté mais nous fait savoir que l’information est à portée de la main et nous fait cadeau du goût que la Torah aurait avant même d’avoir été donnée afin que nous puissions en savourer un peu de sa douceur. A Mara, D.ieu nous offrit trois mitsvot, chacune d’entre d’elles renfermant une catégorie entière de la loi juive. Selon le célèbre talmudiste et mystique du seizième siècle, le Maharal de Prague, chaque catégorie correspond à l’un des aspects de ce que nous sommes : le physique, l’intellectuel et le spirituel.
LES TROIS COMPOSANTS
Houkim sont des mitsvot se rapportant à notre identité physique. Leur message est que tout ce qui est physique a une source spirituelle et que, au lieu de banalité et de déclin, nous sommes capables de trouver signification et éternité dans la réalité physique. Pour ce faire, il nous faut laisser D.ieu nous mener au-delà de notre vision de la réalité. Nous sommes paralysés du fait que nous voyons tout à travers le prisme du temps et de l’espace, ce qui veut dire que nous ne pouvons jamais vraiment dépasser l’enveloppe physique qui abrite la réalité spirituelle.
C’est à Mara que nous fut donnée notre première ‘hok (singulier de Houkim) - l’ésotérique rituel de la vache rousse. On peut affirmer que c’est le plus énigmatique des commandements de toute la Torah. C’est l’exemple type des mitsvot (tels que les règles de la cacherout) qui ne sont pas aisément interprétables. Cela ne veut pas dire bien sûr qu’elles n’ont pour but que d’inciter à obéir à D.ieu (ce qui en soit serait suffisamment valable). Cela signifie que nous sommes disposés à renoncer à notre besoin de tout faire entrer dans une petite boîte appelée « Mon Intellect » ou à tout rejeter.
En allant au-delà de notre base restreinte de connaissances, nous avons la capacité d’élever ce qui en nous est physique.
Edout sont des commandements qui commémorent des événements. Nos émotions et notre conscience spirituelle sont fondées sur la mémoire. Edout nous offre justement la possibilité d’acquérir des souvenirs qui ont une signification spirituelle. Le Chabbat nous a été donné à Mara. Dorénavant, nous avons l’occasion d’apprendre que nous sommes des créations de D.ieu et que nous avons notre propre valeur. A cet égard, nous ne sommes pas seuls. Chaque personne que nous rencontrons est une manifestation de la volonté divine. Tout change, quand on vit ce message semaine après semaine. Nous découvrons en nous-mêmes la force d’âme émotionnelle de faire face à la vie dans un monde où chaque chose a une finalité.
La dernière catégorie, ce sont les Michpatim, les lois juridiques. A Mara, D.ieu nous a donné les lois nous ordonnant d’honorer nos parents (selon une autre opinion, les Michpatim sont des lois décrivant comment établir un système équitable de jugement). Ces lois nous paraissent tout à fait logiques. Après tout, personne ne veut être jugé par un tribunal illégal ou bien être abandonné par des enfants qu’on a élevés avec amour et dévouement. Mais la Torah ne se contente pas de cela. En les dotant de détails précis et en leur donnant un contenu concret, elle place les lois au-delà des bonnes intentions et des considérations hasardeuses qu’elles génèrent. Un juge ne doit pas plus favoriser le pauvre que le riche afin de répartir les choses plus équitablement en se fiant à sa propre compréhension arbitraire de l’affaire. Un enfant doit s’adresser à son père ou à sa mère respectueusement même s’il pense que celui-ci ou celle-ci dit des sottises.
Ces trois catégories nous redéfinissent comme peuple. C’était le prélude dont nous avions besoin pour recevoir la Torah. Il nous a donné l’ardeur interne pour lire la lettre du Roi. C’est le rayonnement ! C’est ainsi qu’un bourgeon s’ouvre. Une fois que le soleil commence à se lever et qu’une fleur à éclore, il n’est plus question de reculer. Une transformation a eu lieu. Pour cette raison, D.ieu dit aux Juifs qui quittèrent l’Egypte que, s’ils observent les lois qu’Il a énoncées, ils ne souffriront jamais des maladies dont D.ieu s’est servi d’armes contre les Égyptiens. Cela veut dire que nous ne serons jamais plus des Égyptiens dans aucun sens de ce mot.
Iyar fut le mois pendant lequel D.ieu nous promit que notre maladie ne serait pas le fait du hasard. En fait, le mot Iyar est l’acronyme de la phrase Ani Hashem Rofékha, ce qui veut dire « Je suis D.ieu, Celui Qui te guéris ». C’est un mois particulièrement propice à toutes les formes de guérison.
La Manne qui nourrit les Juifs dans le désert pendant quarante ans commença à tomber du ciel le 15 Iyar. Cette nourriture avait deux caractéristiques remarquables ; spirituellement, elle forgea la conscience du degré d’implication de D.ieu dans notre subsistance matérielle. C’était une étape nécessaire afin de nous préparer à recevoir la Torah. Il fallait que nous prenions conscience du rôle de D.ieu dans notre vie et combien nos actes affectaient notre destinée. Le fait de s’en remettre à D.ieu au jour le jour pour notre nourriture conduisit à renouveler notre amour et notre confiance en Lui. Physiquement, c’était un aliment parfait ; il ne provoquait aucune maladie. Cela nous poussa également à nous épanouir en tant que peuple.
LAG BA’OMER
Le 18 Iyar est le trente-troisième jour de l’Omer. Qu’est-ce l’Omer ? La Torah nous ordonne de compter cinquante jours entre Pessa’h et Chavouot (bien que nous sachions combien de jours se sont écoulés) afin que nous montrions notre empressement à recevoir enfin « la lettre ». A Pessa’h, de l’orge était apporté au Temple en offrande. C’est très significatif car jadis, l’orge était un aliment destiné aux animaux. Le symbole en était que, alors que nous étions libérés physiquement à notre sortie d’Égypte, nous n’avions pas encore atteint le niveau spirituel.
A Chavouot, on offrait du froment avec lequel on fait le pain. Nous avions évolué et étions prêts désormais à recevoir la Torah.
Plusieurs centaines d’années plus tard, une épidémie frappa pendant cette période les disciples de Rabbi Akiva. Vingt-quatre mille d’entre eux moururent ce qui causa un vide qui aurait pu provoquer la perte de toute la tradition orale. Mais Rabbi Akiva eut la force d’âme de tout recommencer avec un noyau de cinq élèves. L’épidémie prit fin le trente-troisième jour de l’Omer, qui est célébré parce que cela signifie en vérité que le message, la lettre, ne doit jamais être oublié.
Un des disciples de Rabbi Akiva était Rabbi Shimon Bar Yokhaï. En dépit de la très forte persécution que les Romains lui firent subir (Rabbi Shimon dut se dissimuler dans une grotte en Galilée pendant treize ans), il devint une des lumières les plus étincelantes du Judaïsme. Il révéla le Zohar, littéralement le Livre de la Splendeur, qui est le pilier des œuvres mystiques juives. Les éclaircissements qu’il répandit sur les aspects cachés de la Torah sont comparables à ceux de Moïse sur les parties révélées.
C’est à Lag Ba’omer qu’il est décédé. C’est aussi un jour de rayonnement et de fleuraison. Il promit à ses élèves qu’il prierait pour ceux qui visiteraient sa tombe à Méron le jour de l’anniversaire de sa mort et se joindraient à lui en ce jour qu’il considérait comme sa fête. La plupart d’entre nous associent la notion de fête à l’anniversaire de la naissance plutôt qu’à celui de la mort. Naître n’est pas en soi un haut fait. La personne que nous sommes le jour de notre mort est l’ultime énoncé que l’on fait de soi-même. Le Juste monte de plus en plus haut chaque année car ses actes ont de plus en plus d’impact sur le monde qu’il a laissé derrière lui. C’est pourquoi chaque année a lieu à Méron une grande commémoration religieuse. L’année dernière, plus de 250 000 personnes y ont assisté. Si l’on demande aux gens quelle en est la raison, plusieurs réponses seront données. Certains sont venus pour prier. D’autres pour célébrer l’événement. Mais tous sont d’accord sur un point : le peuple juif est toujours en fleurs.
MAZAL
Le signe zodiacal d’Iyar est le Taureau, une bête qui mange de l’herbe. C’est le symbole d’un animal très robuste (en fait, le bœuf est le plus fort des animaux domestiques) qui mange, qui se développe et progresse.
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Quelle que soit notre opinion politique, on serait bouleversé de recevoir une lettre personnelle du Président de la République. Il ne fait aucun doute que cela ne nous laisserait pas indifférent, qu’on la conserverait précieusement et qu’on ne l’oublierait pas de sitôt. On la déplierait et on la lirait avec attention. Et si son style était ambigu ou fleuri, on s’efforcerait de comprendre chaque mot, même si cela nécessitait de mobiliser l’aide du beau-frère de votre ami qui parle couramment le diplomatois. On est parfaitement conscient de l’importance que recèle chacun des mots du Président.
L’Exode et tout ce qui l’a précédé ont été pour les Juifs un aperçu de l’amour que D.ieu a pour eux, de Sa puissance et de Sa majesté. Nous étions prêts à lire Sa lettre, pour ainsi dire, ce qui voulait dire dans ces circonstances recevoir Sa parole, la Torah. Lorsque nous atteignîmes Mara le 1er Iyar (qui, à propos, tomba un samedi l’année de l’Exode), nous étions disposés à entendre la parole du Roi.
Afin de nous préparer, deux choses devaient se produire. La première était du domaine de l’expérience et la seconde du domaine intellectuel. Lorsque les Juifs arrivèrent à Mara, ils n’y trouvèrent pour se désaltérer que de l’eau amère. D.ieu ordonna à Moïse d’y jeter un arbre ce qui la rendit miraculeusement potable. Déjà pleinement conscients que D.ieu contrôle la nature du fait des miracles encore frais dans notre mémoire, en quoi notre expérience s’enrichissait-elle de vivre un autre miracle ?
Ce miracle démontrait le concept selon lequel la manière dont on vit la vie elle-même (symbolisée par l’eau, source de toute nourriture physique) est fréquemment amère mais ne doit pas le demeurer. Avec l’aide de D.ieu, il y a de la douceur.
Il faut bien distinguer le désespoir de l’amertume. La voix de la désespérance nous dit : « Tu ne vaux rien, ta vie est brisée. Va dormir, prend un morceau de chocolat et plonge avec ravissement dans l’oubli. »
La voix de l’amertume est totalement différente. Elle nous dit : « Tu n’as pas besoin de supporter cela en silence. Rejette le goût infect que ta vie a pris. Relève le défi qui te fait face. Avance. »
Quand on se donne le loisir d’éprouver l’amertume que la vie si souvent dispense, on peut se trouver dans une impasse. On veut changer mais on ne sait pas comment le faire. Ce que les Juifs virent à Mara (amer en hébreu), c’est que la première étape consistait à prendre l’arbre primordial de la connaissance du bien et du mal et à le jeter dans l’eau. Ceci signifie dans un langage non-mystique que l’on doit réaliser qu’il faut faire des choix et que cela dépend de nous qu’ils ne soient pas contaminés par notre subjectivité ou par nos projets dictés par nos émotions.
Comment savons - nous que nous avons fait de bons choix ? Après tout, en tant qu’humains, nous pouvons voir le bien dans le mal le plus absolu et cela, nous l’avons fait si souvent. Nous pouvons également considérer ces choix qui sont purs et vrais et les redéfinir comme faux et mauvais s’ils ne sont pas en accord avec nos plans.
D.ieu ne se contente pas seulement de nous adresser un pli cacheté mais nous fait savoir que l’information est à portée de la main et nous fait cadeau du goût que la Torah aurait avant même d’avoir été donnée afin que nous puissions en savourer un peu de sa douceur. A Mara, D.ieu nous offrit trois mitsvot, chacune d’entre d’elles renfermant une catégorie entière de la loi juive. Selon le célèbre talmudiste et mystique du seizième siècle, le Maharal de Prague, chaque catégorie correspond à l’un des aspects de ce que nous sommes : le physique, l’intellectuel et le spirituel.
LES TROIS COMPOSANTS
Houkim sont des mitsvot se rapportant à notre identité physique. Leur message est que tout ce qui est physique a une source spirituelle et que, au lieu de banalité et de déclin, nous sommes capables de trouver signification et éternité dans la réalité physique. Pour ce faire, il nous faut laisser D.ieu nous mener au-delà de notre vision de la réalité. Nous sommes paralysés du fait que nous voyons tout à travers le prisme du temps et de l’espace, ce qui veut dire que nous ne pouvons jamais vraiment dépasser l’enveloppe physique qui abrite la réalité spirituelle.
C’est à Mara que nous fut donnée notre première ‘hok (singulier de Houkim) - l’ésotérique rituel de la vache rousse. On peut affirmer que c’est le plus énigmatique des commandements de toute la Torah. C’est l’exemple type des mitsvot (tels que les règles de la cacherout) qui ne sont pas aisément interprétables. Cela ne veut pas dire bien sûr qu’elles n’ont pour but que d’inciter à obéir à D.ieu (ce qui en soit serait suffisamment valable). Cela signifie que nous sommes disposés à renoncer à notre besoin de tout faire entrer dans une petite boîte appelée « Mon Intellect » ou à tout rejeter.
En allant au-delà de notre base restreinte de connaissances, nous avons la capacité d’élever ce qui en nous est physique.
Edout sont des commandements qui commémorent des événements. Nos émotions et notre conscience spirituelle sont fondées sur la mémoire. Edout nous offre justement la possibilité d’acquérir des souvenirs qui ont une signification spirituelle. Le Chabbat nous a été donné à Mara. Dorénavant, nous avons l’occasion d’apprendre que nous sommes des créations de D.ieu et que nous avons notre propre valeur. A cet égard, nous ne sommes pas seuls. Chaque personne que nous rencontrons est une manifestation de la volonté divine. Tout change, quand on vit ce message semaine après semaine. Nous découvrons en nous-mêmes la force d’âme émotionnelle de faire face à la vie dans un monde où chaque chose a une finalité.
La dernière catégorie, ce sont les Michpatim, les lois juridiques. A Mara, D.ieu nous a donné les lois nous ordonnant d’honorer nos parents (selon une autre opinion, les Michpatim sont des lois décrivant comment établir un système équitable de jugement). Ces lois nous paraissent tout à fait logiques. Après tout, personne ne veut être jugé par un tribunal illégal ou bien être abandonné par des enfants qu’on a élevés avec amour et dévouement. Mais la Torah ne se contente pas de cela. En les dotant de détails précis et en leur donnant un contenu concret, elle place les lois au-delà des bonnes intentions et des considérations hasardeuses qu’elles génèrent. Un juge ne doit pas plus favoriser le pauvre que le riche afin de répartir les choses plus équitablement en se fiant à sa propre compréhension arbitraire de l’affaire. Un enfant doit s’adresser à son père ou à sa mère respectueusement même s’il pense que celui-ci ou celle-ci dit des sottises.
Ces trois catégories nous redéfinissent comme peuple. C’était le prélude dont nous avions besoin pour recevoir la Torah. Il nous a donné l’ardeur interne pour lire la lettre du Roi. C’est le rayonnement ! C’est ainsi qu’un bourgeon s’ouvre. Une fois que le soleil commence à se lever et qu’une fleur à éclore, il n’est plus question de reculer. Une transformation a eu lieu. Pour cette raison, D.ieu dit aux Juifs qui quittèrent l’Egypte que, s’ils observent les lois qu’Il a énoncées, ils ne souffriront jamais des maladies dont D.ieu s’est servi d’armes contre les Égyptiens. Cela veut dire que nous ne serons jamais plus des Égyptiens dans aucun sens de ce mot.
GUÉRISON
Le destin des Juifs et celui des Égyptiens ne s’entremêlent pas. Il n’était pas dans le pouvoir de ces derniers de découvrir de signification dans leur maladie. Pour eux, tout « arrivait simplement parce que cela arrivait » et la signification est au-delà de l’interprétation humaine. Pour le Juif, le monde est une continuelle création incluant défi, potentiel et compassion cachée même au milieu d’une maladie grave. Pendant l’ère de la prophétie, il était même possible pour chacun d’entre nous d’aller consulter un prophète et de lui demander de révéler pour quelle raison nous souffrions. Nous pouvions alors concentrer nos énergies et rectifier la source de notre maladie plutôt que d’employer toutes nos ressources à en combattre les symptômes.Iyar fut le mois pendant lequel D.ieu nous promit que notre maladie ne serait pas le fait du hasard. En fait, le mot Iyar est l’acronyme de la phrase Ani Hashem Rofékha, ce qui veut dire « Je suis D.ieu, Celui Qui te guéris ». C’est un mois particulièrement propice à toutes les formes de guérison.
La Manne qui nourrit les Juifs dans le désert pendant quarante ans commença à tomber du ciel le 15 Iyar. Cette nourriture avait deux caractéristiques remarquables ; spirituellement, elle forgea la conscience du degré d’implication de D.ieu dans notre subsistance matérielle. C’était une étape nécessaire afin de nous préparer à recevoir la Torah. Il fallait que nous prenions conscience du rôle de D.ieu dans notre vie et combien nos actes affectaient notre destinée. Le fait de s’en remettre à D.ieu au jour le jour pour notre nourriture conduisit à renouveler notre amour et notre confiance en Lui. Physiquement, c’était un aliment parfait ; il ne provoquait aucune maladie. Cela nous poussa également à nous épanouir en tant que peuple.
LAG BA’OMER
Le 18 Iyar est le trente-troisième jour de l’Omer. Qu’est-ce l’Omer ? La Torah nous ordonne de compter cinquante jours entre Pessa’h et Chavouot (bien que nous sachions combien de jours se sont écoulés) afin que nous montrions notre empressement à recevoir enfin « la lettre ». A Pessa’h, de l’orge était apporté au Temple en offrande. C’est très significatif car jadis, l’orge était un aliment destiné aux animaux. Le symbole en était que, alors que nous étions libérés physiquement à notre sortie d’Égypte, nous n’avions pas encore atteint le niveau spirituel.
A Chavouot, on offrait du froment avec lequel on fait le pain. Nous avions évolué et étions prêts désormais à recevoir la Torah.
Plusieurs centaines d’années plus tard, une épidémie frappa pendant cette période les disciples de Rabbi Akiva. Vingt-quatre mille d’entre eux moururent ce qui causa un vide qui aurait pu provoquer la perte de toute la tradition orale. Mais Rabbi Akiva eut la force d’âme de tout recommencer avec un noyau de cinq élèves. L’épidémie prit fin le trente-troisième jour de l’Omer, qui est célébré parce que cela signifie en vérité que le message, la lettre, ne doit jamais être oublié.
Un des disciples de Rabbi Akiva était Rabbi Shimon Bar Yokhaï. En dépit de la très forte persécution que les Romains lui firent subir (Rabbi Shimon dut se dissimuler dans une grotte en Galilée pendant treize ans), il devint une des lumières les plus étincelantes du Judaïsme. Il révéla le Zohar, littéralement le Livre de la Splendeur, qui est le pilier des œuvres mystiques juives. Les éclaircissements qu’il répandit sur les aspects cachés de la Torah sont comparables à ceux de Moïse sur les parties révélées.
C’est à Lag Ba’omer qu’il est décédé. C’est aussi un jour de rayonnement et de fleuraison. Il promit à ses élèves qu’il prierait pour ceux qui visiteraient sa tombe à Méron le jour de l’anniversaire de sa mort et se joindraient à lui en ce jour qu’il considérait comme sa fête. La plupart d’entre nous associent la notion de fête à l’anniversaire de la naissance plutôt qu’à celui de la mort. Naître n’est pas en soi un haut fait. La personne que nous sommes le jour de notre mort est l’ultime énoncé que l’on fait de soi-même. Le Juste monte de plus en plus haut chaque année car ses actes ont de plus en plus d’impact sur le monde qu’il a laissé derrière lui. C’est pourquoi chaque année a lieu à Méron une grande commémoration religieuse. L’année dernière, plus de 250 000 personnes y ont assisté. Si l’on demande aux gens quelle en est la raison, plusieurs réponses seront données. Certains sont venus pour prier. D’autres pour célébrer l’événement. Mais tous sont d’accord sur un point : le peuple juif est toujours en fleurs.
MAZAL
Le signe zodiacal d’Iyar est le Taureau, une bête qui mange de l’herbe. C’est le symbole d’un animal très robuste (en fait, le bœuf est le plus fort des animaux domestiques) qui mange, qui se développe et progresse.
Qu’Iyar soit pour vous un grand mois !
Tsiporah Heller - Lamed.fr
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