Chère Rebecca,
Tout d'abord, je tenais à vous féliciter pour la qualité de vos articles. Étant une fidèle lectrice de Tov Alliance, j'aimerais vous poser une question, qui me tracasse depuis longtemps. Récemment, j'ai décidé de faire téchouva et je souhaiterais me corriger d'un vilain défaut qu'est l'orgueil.
Pour tout vous dire, dès que quelqu'un flatte mon ego, me dit que je suis jolie, je sens en moi, un sentiment de fierté m'envahir. Cela m'arrive aussi de me vanter pour me donner de l'importance. En fait, je ne sais pas comment faire pour m'en débarrasser. J'ai besoin, s'il vous plait, de vos conseils. Merci beaucoup Rebecca pour toute votre gentillesse.
Rachel B.
Chère Rachel,
Merci pour votre message qui me touche énormément. Je vais me permettre de vous raconter une petite histoire, la mienne. Non pas que j'ai envie de parler de moi, loin de moi cette pensée, mais parce que je suis passée par là et je peux vous comprendre. Si mon histoire peut vous aider à vous améliorer, et à aider également d'autres personnes, j'en serais ravie.
Un jour d’été 1993, j'étais à mes touts débuts de mon apprentissage religieux - si vous préférez ma téchouva (oui comme vous je suis une Ba'al Téchouva). Mon Rav m'appela chez moi car il avait besoin de me voir concernant les cours qu'il allait donner au sein de l'association. Je ne sais pas pourquoi, mais j'appréhendais quelque chose. J'avais mal au ventre et l'idée d'aller le voir me rendait littéralement malade. Et pour cause.... Aujourd'hui, avec du recul je souris et vous allez comprendre pourquoi.
Je suis rentrée dans son bureau où il m'attendait. Très gentiment, il me posa des questions sur les activités organisées au sein de l’association. Nous avons planifié ensemble les cours pour le mois à venir et soudainement, il me dit, «tu sais ma fille, je suis heureux de voir que tous tes efforts portent ses fruits, ta téchouva est remarquable. Si je peux me permettre, il y à une chose que je dois te dire...» (Ne vous ai-je pas dis que j'avais une appréhension....?)
«Pardon Rav, je ne comprends pas. Ai-je fait ou dit quelque chose qui vous ait déplu? «Non, tu n'as rien fait, me répondit le Rav rassurant, mais je ressens une chose que tu dois corriger » Il me regarda fixement et me dit - «tu dois briser ta ga'ava (l'orgueil)». J'étais perplexe, me leva d'un bond et lui répondit d'un ton sec, «Mais non, ce n'est pas vrai. Je ne suis pas orgueilleuse». Furieuse, je suis sortie en larme du bureau.
De retour chez moi, je me suis mise à réfléchir à ce que le rav m'avait dit. J’étais persuadée que ma téchouva était parfaite et qu'Hachem était fière de moi. Et ben non, je me suis trompée. Pour la 1ère fois de ma vie, je reconnaissais humblement que le Rav avait vu juste. J'avoue qu'il m'arrivait parfois, de prendre les gens de haut ou si on flattait mon ego démesuré, je me réjouissais. J'étais dans l'erreur la plus complète et à l'opposé de ce que le ciel attendais de moi.
Après 20 minutes de réflexion, j'ai ravalé mon orgueil, sécha mes larmes et appela mon Rav bien-aimé. ''Allô Rav, c'est Rebecca, méhila (pardon) je reconnais que vous avez entièrement raison.» il éclata de rire et me dit - « Hazak oubaroukh! J'étais sûr que tu allais me rappeler, suis fièr de toi! Tu commences à dominer ton Yetser hara.» (Ah la la, le vilain boiteux, il m'a donné du fil à retordre, même encore aujourd’hui)
Depuis, je ne cesse de prier le ciel de m'aider à briser ma ga'ava, car j'avais compris que D.ieu ne pouvait résider avec l'orgueilleux. La Torah nous dit, que lorsque la ga'ava (l'orgueil) est canalisée sur la spiritualité, (pratique des mitsvot, l'étude, faire du hessed...), elle peut être positive.
Mon rav m'a enseigné qu'il est toujours bien de se trouver des
points méritants, sans jamais s’enorgueillir. Je
me fixa donc, comme objectif, d'apprendre de chacun, si parfois
j'avais tord (cela pouvait m'arriver) de reconnaître mes
erreurs, de toujours juger mon prochain favorablement, et de rester
humble en toute circonstance.
Si quelqu'un venait à me vexer, m'insulter ou me faire de la peine, par inadvertance, je savais au fond de mon cœur, que cela ne pouvait être que la main d'Hachem. J'ai appris à mes dépens, à me taire et à tout accepter, sans broncher, par amour pour le ciel et pour le chalom.
Depuis ce jour d'été 1993, les portes du ciel se sont ouvertes. En fin de compte, il me manquait que ce petit truc pour parfaire en quelque sorte mon apprentissage – briser ma ga'ava. J'y travail encore aujourd'hui. Voila chère Rachel, j'espère que ma petite histoire pourra vous aider dans votre téchouva.
Si quelqu'un venait à me vexer, m'insulter ou me faire de la peine, par inadvertance, je savais au fond de mon cœur, que cela ne pouvait être que la main d'Hachem. J'ai appris à mes dépens, à me taire et à tout accepter, sans broncher, par amour pour le ciel et pour le chalom.
Depuis ce jour d'été 1993, les portes du ciel se sont ouvertes. En fin de compte, il me manquait que ce petit truc pour parfaire en quelque sorte mon apprentissage – briser ma ga'ava. J'y travail encore aujourd'hui. Voila chère Rachel, j'espère que ma petite histoire pourra vous aider dans votre téchouva.
Commentaires
Quelle belle leçon d'humilité!
Kol hakavod!
Serge M.
Lison Benhamou
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