A lire: Yohann Dorai, Otage juif à l’Hyper Cacher

Le 9 janvier 2015, 4 personnes juives étaient froidement assassinées et une vingtaine d’autres étaient retenues en otage, dans le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris. Parmi elles, Yohann Dorai qui passa plu­sieurs heures dans un congélateur, situé au sous-sol du magasin, en compagnie de six autres personnes, dont un bébé.

Il vient de publier « Hyper caché », le récit haletant et dramatique de cette expérience. A la mémoire de Yoav Hattab, mort en héros. Et aux policiers du RAID et de la BRI qui ont risqué leur vie pour nous sauver ».

Avec cette dédicace qui figure à la première page de son ouvrage Hyper caché, coécrit avec le journaliste et écrivain Michel Taubmann, l’ex otage de l’épicerie Hyper Cacher, Yohann Dorai, veut d’abord rendre hommage à l’une des victimes de cette tuerie: Yoav Hattab. 

Fils du rabbin de la Grande synagogue de Tunis et âgé de 21 ans, il s’était d’abord caché dans le sous-sol du magasin avec Yohann Dorai et d’autres clients. Mais l’une des caissières de l’Hyper Cacher, détenue en haut, descend pour expliquer que le fanatique est persuadé qu’il y a des personnes en bas et qu’elles doivent remonter. Le malheureux Yoav Hattab choisira d’y aller. Comme l’écrit Yohann Dorai dans son livre : « Pendant cinq minutes, je veux le dissuader de monter : « Tu vas vers la mort. Il ne faut faire aucune confiance au terroriste. » Toujours à mi-escalier, la jeune caissière se fait pressante. 

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Yoav Hattab z'al finit par la suivre. Montant les premières marches, il se retourne, me regarde. Lui parlant comme un grand frère, je lui lance : « Reste-là ! Reste-là ! » Comprenant qu’il ne changera pas d’avis, j’ajoute « À tout à l’heure, frérot ! » en agitant la main. Je ne le reverrai plus jamais. Pourquoi n’ai-je pas réussi à le convaincre ? Cette question me tourmente. Elle me réveille la nuit. Je m’en veux…»

René Chiche - Israël Magazine

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