La veille, le même terroriste djihadiste avait tué une jeune gardienne de la Paix à Montrouge. Deux jours avant, la France avait découvert que des journalistes pouvaient payer de leur vie, dans leur pays, la liberté de penser.
En prenant la parole ce mardi, j'avais en mémoire ce 21 janvier 2015, date de clôture de la cérémonie des chiva, pour la fin des sept jours de deuil de Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab et François-Michel Saada (Zal) à la Grande Synagogue de la Victoire.
Devant
une foule en larmes, en présence du Grand Rabbin de Jérusalem
Shlomo Amar, du Grand Rabbin de France Haïm Korsia, du Grand Rabbin
de Paris Michel Gugenheim et du Maire de Jérusalem Nir Barkat,
j'avais lu, la gorge nouée d'émotion, l'un des derniers messages
SMS envoyés par Yoav Hattab avant d'entrer dans l'Hyper cacher. Fils
du rabbin de Tunis - qui venait de m'en donner connaissance - , ce
jeune garçon de 23 ans, écrivait : « essaie de faire chabbat dès
que tu arrives (…) C'est des moments difficiles en France pour les
feujs … après essaie … ne fais pas tout, mais essaie. » Moins
de deux heures plus tard, un djihadiste volait sa vie avec la même
facilité qu'il aurait éteint une bougie.
En
mémoire de ces quatre gardiens du chabbat, engagés dans la défense
quotidienne de leur identité juive, pour ce jeune homme qui avait à
cœur de voir rayonner la lumière de la vie et l'éclat du chabbat,
spontanément la nécessité de faire pour eux ce chabbat inachevé,
d'exaucer ce dernier vœu s'était imposée comme un testament à
réaliser.
Pour le mois de deuil, à la lecture des 10 commandements, le 6 février 2015, nous avions tous fait leur chabbat, notre Hyperchabbat. Mais ce mardi 29 décembre, à l'issue de la cérémonie des 12 mois à la synagogue de Vincennes, une jeune fille aux yeux rougis de larmes m'a demandé de perpétuer l'Hyperchabbat. En me renvoyant de son portable, les derniers mots de Yohav Hattab, elle s'est présentée : « cette personne que Yohav voulait convaincre de faire Chabbat, c'est moi. Lélé. » Lélé s'appelle en réalité Léa. Étudiante à Madrid, elle pensait à l'époque ne pas avoir le temps ni pouvoir concilier vie juive et vie étudiante.
Aujourd'hui, Léa fait
chabbat, comme Yohav. Comme eux, avec eux, à la mort nous
continuerons d'opposer la vie, de répondre Hyperchabbat. En réaction
à la barbarie antisémite des djihadistes, nous avons l'obligation
morale de résister, d'être plus unis, plus solidaires, d'être ce
que les assassins et les antisémites refusent que nous soyons : des
juifs bien vivants, des gardiens de la vie, des créateurs de
flammes. Juifs,
nous avons le devoir d'être toujours hyper vigilants, hyper engagés,
hyperchabbat. Chabbat 8 et 9 janvier 2016 comme Léa, soyons tous
Hyper cacher, Hyperchabbat.
A l'issue de chabbat, le 9 janvier 2016 à 20h, à l'appel de toutes les grandes institutions juives, retrouvons-nous devant l'Hyper Cacher après nous être associés, les 7 et 8 janvier, à la peine des familles des terribles attentats qui ont ensanglanté notre capitale l'an dernier, précurseurs de la vague d'horreurs du 13 novembre 2015.
Joël Mergui - Président du Consistoire de Paris
A l'issue de chabbat, le 9 janvier 2016 à 20h, à l'appel de toutes les grandes institutions juives, retrouvons-nous devant l'Hyper Cacher après nous être associés, les 7 et 8 janvier, à la peine des familles des terribles attentats qui ont ensanglanté notre capitale l'an dernier, précurseurs de la vague d'horreurs du 13 novembre 2015.
Joël Mergui - Président du Consistoire de Paris
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