Il y a plusieurs années, juste avant la sortie de la Liste de Schindler, Spielberg avait parlé ouvertement de ses origines juives et des espoirs qu’il nourrissait quant à l’avenir de ses propres enfants. Spielberg nait à Cincinnati, dans l’Ohio, mais sa famille déménage en Arizona puis en Californie, où elle sera souvent l’une des seules familles juives du quartier. « J’avais honte, j’étais complexé.
J’étais toujours conscient d’être différent des autres parce que j’étais juif, confiait Spielberg. Au lycée, je me suis fait tabasser à deux reprises. C’était horrible. »
Les Spielberg avaient perdu plusieurs membres de leur famille pendant la Shoah, des proches qui avaient été tués en Pologne et en Ukraine. Marqué au fer rouge, le cinéaste refuse dans un premier temps d’assumer l’énorme fardeau émotionnel qui accompagne inévitablement la réalisation d’un film sur la Shoah. Ce n’est que dix ans plus tard, à l’âge de 46 ans, qu’il trouve le courage nécessaire pour se replonger dans la douleur et l’obscurité du génocide juif à travers la réalisation de la Liste de Schindler.
« Il retroussait ses manches et me disait : “Tu vois ça, c’est un quatre, ça c’est un sept, et ça c’est un deux”, se souvient Spielberg. C’est comme ça que j’ai découvert le concept des nombres. » Il me montrait du doigt un six et me disait : « Tu veux que je te fasse un tour de magie ? » Alors il tordait son poignet et me disait : “Et voilà ! C’est devenu un neuf !” La Shoah a toujours fait partie intégrante de ma vie.
Les Spielberg avaient perdu plusieurs membres de leur famille pendant la Shoah, des proches qui avaient été tués en Pologne et en Ukraine. Marqué au fer rouge, le cinéaste refuse dans un premier temps d’assumer l’énorme fardeau émotionnel qui accompagne inévitablement la réalisation d’un film sur la Shoah. Ce n’est que dix ans plus tard, à l’âge de 46 ans, qu’il trouve le courage nécessaire pour se replonger dans la douleur et l’obscurité du génocide juif à travers la réalisation de la Liste de Schindler.
La décision de se consacrer à un tel projet intervient d’ailleurs à un moment de la vie de Spielberg où sa judaïté commence à occuper une place plus importante. À cette époque, le cinéaste était père de cinq enfants et il désirait les élever avec une identité juive solide.
« Je prends de l’âge, c’est peut-être la manière la plus franche de le dire, confie le réalisateur. À la naissance de mes enfants, j’ai décidé que je voulais les élever comme des juifs et leur donner une éducation juive. » Sa deuxième épouse, Kate Capshaw, s’est convertie au judaïsme, après avoir étudié plus d’un an avec un rabbin orthodoxe. Quelques temps après, toutes les portes des maisons et des bureaux des Spielberg arboraient des mézouza. Mais ce n’est pas tout, le cinéaste fit construire une cuisine cacher dans le sous-sol de sa maison de Los Angeles, où sa mère, Léa Adler, concocte des repas traditionnels de fêtes juives pour toute la famille.
« Je prends de l’âge, c’est peut-être la manière la plus franche de le dire, confie le réalisateur. À la naissance de mes enfants, j’ai décidé que je voulais les élever comme des juifs et leur donner une éducation juive. » Sa deuxième épouse, Kate Capshaw, s’est convertie au judaïsme, après avoir étudié plus d’un an avec un rabbin orthodoxe. Quelques temps après, toutes les portes des maisons et des bureaux des Spielberg arboraient des mézouza. Mais ce n’est pas tout, le cinéaste fit construire une cuisine cacher dans le sous-sol de sa maison de Los Angeles, où sa mère, Léa Adler, concocte des repas traditionnels de fêtes juives pour toute la famille.
Sa mère Léa aimait rappeler que si son Steven n’avait jamais brillé par ses bonnes notes ou sa popularité dans les cours de récréation, dès son plus jeune âge, il avait toujours eu le don de voir les choses autrement. Pour sa part, Spielberg raconte que sa mère lui parlait de la Shoah depuis sa plus tendre enfance. « Quand j’étais tout petit, je me souviens que ma mère me racontait l’histoire d’une amie d’enfance à elle, une pianiste qui avait joué une symphonie interdite par les Allemands. Et puis les Nazis étaient montés sur scène et lui avaient brisé les dix doigts de sa main. J’ai grandi avec des histoires de Nazis qui fracassent les doigts des Juifs. »
En Ohio, la grand-mère de Spielberg enseignant l’anglais à des rescapés de la Shoah. Spielberg se rappelle qu’il a appris les chiffres avec un survivant d’Auschwitz qui s’est servi pour cela de la matricule tatouée sur son avant-bras.
En Ohio, la grand-mère de Spielberg enseignant l’anglais à des rescapés de la Shoah. Spielberg se rappelle qu’il a appris les chiffres avec un survivant d’Auschwitz qui s’est servi pour cela de la matricule tatouée sur son avant-bras.
« Il retroussait ses manches et me disait : “Tu vois ça, c’est un quatre, ça c’est un sept, et ça c’est un deux”, se souvient Spielberg. C’est comme ça que j’ai découvert le concept des nombres. » Il me montrait du doigt un six et me disait : « Tu veux que je te fasse un tour de magie ? » Alors il tordait son poignet et me disait : “Et voilà ! C’est devenu un neuf !” La Shoah a toujours fait partie intégrante de ma vie.
Mes parents en parlaient même à table. Nous avons perdu des cousins, des oncles et des tantes. »
Aujourd’hui père de sept enfants et grand-père de trois petits-enfants, Spielberg affirme que la réalisation de la Liste de Schindler a marqué le tournant où il a décidé de créer quelque chose « qui confirmerait son judaïsme aux yeux de sa famille et à ses propres yeux.
» Encore aujourd’hui, il rappelle que la conversion de sa femme a raffermi son engagement pour le judaïsme et renouvelé sa volonté de donner une éducation juive à ses enfants. C’est à cette époque que la famille Spielberg s’est mise à observer toutes les fêtes juives et à allumer des bougies le vendredi soir. Les enfants Spielberg ont tous fêté leur bar et bat mitsva. Ils ont été élevés dans l’amour d’Israël et un attachement profond à leurs racines juives.
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Au cours des années passées, Spielberg a parlé ouvertement et fréquemment de son soutien à Israël et de son engagement pour la poursuite de l’enseignement de la Shoah. « En tant que Juif, je suis conscient de l’importance de l’existence d’Israël pour notre survie à tous. Et parce que je suis fier d’être Juif, je m’inquiète de la progression de l’antisémitisme et de l’antisionisme dans le monde. Il n’y a que cinq états [NDT : aux États-Unis] dans lesquels l’enseignement de la Shoah est obligatoire dans les écoles.
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Je continuerai à préconiser l’enseignement obligatoire de la Shoah dans les 50 états. »
Après la sortie de la Liste de Schindler, des milliers de rescapés se sont mis à appeler Spielberg pour lui confier leurs récits personnels. C’est donc mû par le souci de préserver et de partager leurs témoignages que le réalisateur a fondé la fondation USC Shoah en Californie. Il a également établi une archive cinématographique à’Université Hébraïque de Jérusalem qui abrite notamment des milliers d’heures d’entretiens vidéos avec des rescapés de la Shoah, réunies sous le nom de Holocaust Testimonial Project.
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La biographie d’Haskell démontre que les films de Spielberg sont le reflet de l’évolution de son parcours spirituel. Mais la leçon la plus importante que nous pouvons apprendre de Spielberg tient à sa capacité d’utiliser ses peurs et ses épreuves pour créer du sens et trouver sa propre voie dans la vie, film après film, histoire après histoire. Depuis sa plus tendre enfance, le jeune Steven n’arrivait pas à garder ses histoires pour lui. Comme Spielberg l’a confié une fois à un présentateur télé : « Oui, j’ai toujours eu des shpilkes [NDT : litt. aiguilles ; expression en yiddish qui désigne une personne incapable de tenir en place comme si elle était assise sur des aiguilles] J’en ai aujourd’hui. Et j’en avais quand j’étais enfant. C’est cela mon carburant ! »
Ce carburant, il l’a mis à profit pour prendre position, en tant que réalisateur et en tant que juif. Il l’a mis à profit pour devenir le genre de père et de grand-père qu’il est fier d’être. Et il l’a mis à profit pour transmettre l’héritage le plus précieux qu’il possède – son identité juive. De tous les meilleurs scénarios écrits par Spielberg, c’est peut-être celui qui produira des résultats bien plus spectaculaires que ceux imaginés par les meilleurs réalisateurs de tous les temps.
Après la sortie de la Liste de Schindler, des milliers de rescapés se sont mis à appeler Spielberg pour lui confier leurs récits personnels. C’est donc mû par le souci de préserver et de partager leurs témoignages que le réalisateur a fondé la fondation USC Shoah en Californie. Il a également établi une archive cinématographique à’Université Hébraïque de Jérusalem qui abrite notamment des milliers d’heures d’entretiens vidéos avec des rescapés de la Shoah, réunies sous le nom de Holocaust Testimonial Project.
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Ce carburant, il l’a mis à profit pour prendre position, en tant que réalisateur et en tant que juif. Il l’a mis à profit pour devenir le genre de père et de grand-père qu’il est fier d’être. Et il l’a mis à profit pour transmettre l’héritage le plus précieux qu’il possède – son identité juive. De tous les meilleurs scénarios écrits par Spielberg, c’est peut-être celui qui produira des résultats bien plus spectaculaires que ceux imaginés par les meilleurs réalisateurs de tous les temps.
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