Chaque année, nous retrouvons sur notre table ces mêmes aliments et nous récitons les prières et bénédictions qui les accompagnent comme des élèves studieux mais qui sont parfois loin de se douter de la véritable signification de chacun de leurs gestes.
Quelle est la portée profonde de ce curieux cérémonial ? Cette pomme trempée dans le miel, cette grenade aux graines couleur rubis seraient-elles dotées de pouvoirs magiques nous garantissant bonheur et réussite pour l’année à venir ? Serions-nous devenus superstitieux?
En réalité, le choix de ces aliments n’est pas laissé au fruit du hasard. Chacun d’entre eux incarne nos prières et nos espoirs pour le nouvel an. Dans certains cas, c’est la symbolique de l’aliment qui est mise en exergue comme le miel, qui connote la douceur, ou le poisson qui évoque la fertilité. Dans d’autres cas, c’est le nom hébraïque de l’aliment qui est proche d’un terme exprimant nos souhaits pour l’année. Telle cette courge dont l’appellation hébraïque se rapproche du mot « déchirer » et qui porte donc en elle l’espoir que tout mauvais décret qui planerait sur l’avenir du peuple juif soit réduit en lambeaux.
Et c’est précisément pour garantir l’impact favorable de ces aliments à bons présages que nos sages ont institué des prières d’accompagnement pour chacun d’entre eux.
Loin d’un quelconque rite superstitieux, ces aliments symboliques sont un moyen de commencer l’année du bon pied et de nous imprégner de l’atmosphère de Roch Hachana même au cours du repas, lorsque nous ne sommes pas à la synagogue sous nos châles de prière.
Cela dit, il ne faudrait pas s’en tenir à ce quartier de pomme pour s’assurer une douce année. Comme le souligne non sans humour le rabbin Israël Meir Kagan, le meilleur présage pour l’année à venir serait de veiller à notre comportement en évitant par exemple toute remarque acerbe à l’adresse de notre conjoint (« tu devrais vraiment demander la recette de ces beignets à la courge à ma mère ») ou toute médisance au cours du repas de fête (« Les affaires n’ont pas été bonnes pour Mr Cohen, tu as vu le don ridicule qu’il a fait en montant à la Téba ? »)…
Vous l’avez compris, la pomme que vous mangerez ce Roch Hachana n’a rien en commun avec une quelconque pomme. Alors méditez bien à tout cela avant de la croquer.
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