DOSSIER EXCLUSIF Témoignages : Pourquoi ils ont quitté facebook et vous, toujours accro ? (3ème partie)


Après avoir interrogé plus de 1300 personnes, nous publions aujourd'hui quelques témoignages anonymes, trié sur le volet. 
Par souci de confidentialité, les noms ont été changé. Ces personnes nous expliquent pourquoi ils ont supprimé leur compte sur Facebook. Allez hop, c'est parti ! 

Depuis le gros scandale internet de tous les temps - Cambridge Analytica, avec la vente des données personnels de plus de 87 millions de personnes à travers le monde, la pilule passe mal. Ces révélations à provoqué une onde de choc sur les utilisateurs accros de Facebook. Pourquoi ont-ils/elles décidé de quitter le réseau ? Et surtout, comment le vivent-ils/elles au quotidien ? Nous les avons interrogé. 

David 48 ans : "Trop accro à Facebook"

J’ai supprimé mon compte Facebook il y a environ 11 mois déjà. C’était devenu addictif et ça me prenait beaucoup trop de temps, voire 4 à 5 heures par jour. J’y allais surtout pour les infos, mais je voyais aussi des choses vraiment pas beau à voir et un jour je me suis dit "Stop". J’ai supprimé l’application de mon portable. Et pour tout vous dire, je préfère de loin, YouTube comme réseau social".

Dans son entourage, les profils sont encore très divers. Certains sont véritablement accros « même pendant le boulot ou les pauses on les voit sur leur tél, c’est assez triste je trouve », d’autres plus modérés qui touchent à tout sans addiction réelle.

« Facebook étant très implanté, il y a encore peu de déconnexions, mais je connais certains amis qui ont fait la même chose que moi ».

Pour se protéger sans se priver des aspects pratiques du réseau, David a tout de même conservé Messenger, pour communiquer avec ses amis. Preuve que la praticité «sans le lavage de cerveau, c’est aussi possible". 

Serge 52 ans : '' Ras le bol général''! 

Un des autres éléments qui font de Facebook un réseau social malsain, c’est ce besoin de voir ce que font les autres. J’avoue en avoir été victime, et cela peut parfois devenir addictif pour certains : même si au final rien n’est intéressant, vous allez regarder ce que font les autres. Cela devient ensuite une habitude, et vous êtes même parfois frustré quand il ne se passe rien (d’ailleurs, dans ces cas de figure, il ne se passe rien non plus chez vous…). Suite à un Ras le bol général, j'ai  décidé de supprimer mon profil. Ça fait maintenant plus de 2 ans que je ne suis plus, idem pour mon épouse. Notre relation se porte beaucoup mieux. 

Ahava 47 ans :  '' C'est clair, c'est une perte de temps, je n'avais marre de toute cette haine et jalousie déversé sur le reseau. '' 

Ça faisait trop longtemps que j'y étais pour retrouver mes copines et puis un jour, j'en avais marre de toute cette haine et jalousie déversé sur le réseau. Dès que je publié une nouvelle photo de vacances par exemple, je recevais des messages de reproche style, '' ah pourquoi tu es partie sans me le dire, ou style, '' ça se la coule douce la miss... ''. Juste pour vous dire que cela devenait très malsain. J'ai donc supprimé mon compte et depuis 4 ans, je ne suis plus jamais retourner.  Aujourd'hui, je réalise quelle perte de temps que j'ai consacré à des futilités et à me prendre la tête pour rien. Je suis beaucoup plus épanouie et heureuse auprès des miens. 

Mickael 58 ans : '' Trop de prise de tête... '' 

Vous avez d’ailleurs sans doute eu ce réflexe débile de recharger la page ou en cliquant sur le logo de Facebook, juste pour voir ce qui s’est passé depuis une minute (ou si vous avez de nouveaux like si vous faites partie de ceux qui veulent flatter leur ego). On tombe tous dans le panneau, moi inclus. 

D’ailleurs, vous êtes aussi parfois vu sans le vouloir, avec des contacts qui vous identifient dans leurs statuts et photos. Pire encore, ce réseau peut devenir une réelle source de frustration et de mal-être. Pourquoi ? Tout simplement car parfois, votre vie n’est pas satisfaisante, et voir ce que font vos contacts peut être une réelle source de dépression. 

Cela commence par exemple par les photos de vacances de vos proches alors que cela ne se passe pas bien à votre travail, et que vous, vous n’êtes pas en congés.

Mais cela peut devenir beaucoup plus gênant, comme par exemple quand on n’arrive pas à avoir d’enfant et qu’on voit le bébé trop chou de tel ou tel contact à longueur de journée, ou qu’on se prend des échographies dans la figure sans y avoir été préparé.

Ou alors, vous allez vous plaindre d’un élément futile (je suis le premier à le faire), alors que certains de vos contacts ont peut-être perdu un proche, sont gravement malades ou viennent d’être renvoyé. Vous ne saurez jamais ce qui se passe dans la vie des autres, donc apprenez à être prudent dans vos publications.  Perso, j'ai tout bonnement supprimé mon compte car je n'avais marre de toute cette prise de tête. Il fallait que cela cesse. Y'a trop de gens frustrés et malsains. 


Martine, 42 ans : ''Avec Facebook il y a une forme diktat sociale et cela me dérange !"

''C’était en rentrant d’un congé de 6 jours, sans pouvoir me connecter à Facebook, que j’ai pris une décision radicale''. Fin juillet 2018, Martine, 40 ans à l’époque, coupe tous les ponts avec le réseau. ''Facebook était devenu pour moi un terrain propice aux micro interactions chronophages et vides de sens. En rentrant de mes congés, j’ai eu ce poids sur les épaules de devoir répondre aux dizaines de messages que j’avais reçu entre temps ''.

Avec plus de 1400 contacts sur Facebook, Martine perd une heure chaque soir en rentrant chez elle à entretenir des conversations "artificielles". Commençant à s'interroger sur la question, elle finit par juger la situation absurde. « Je ressentais une sorte de astreinte, d’obligation de maintenir mon quotient social ».

D’ailleurs, certains de ses proches ont mal vécu la rupture : " Je faisais partie d’un groupe et toutes les échanges entre les membres se faisaient sur Facebook. Quand j’ai décidé de quitter Facebook, certains ont pensé que je quittais aussi le navire. J’ai mis du temps à leur faire comprendre ma démarche, qu'ils ont été bien obligé d'accepter". 

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Changer ses habitudes ne suffit pas pour faire changer celles des autres. En intégrant un nouveau poste en avril 2018, Martine a aussi été confrontée à l’usage de Facebook en entreprise, entre collègues. "Tout le monde était sur Facebook et communiquait via des groupes ou sur Messenger ". Obligée de se plier aux "règles de l’entreprise" Martine a crée alors un compte pro. "Je ne voulais pas que mes collègues voient ma vie privée". Depuis, elle s’évertue à utiliser Facebook uniquement de cette façon, allant jusqu’à supprimer de ses contacts celles et ceux qui quittent l’entreprise.

Michèle, 26 ans : "Je n’ai jamais utilisé Facebook. À  l’injonction sociale des réseaux, je préfère le café entre vrais amis !'' "

J’ai connu les tous débuts de Facebook au collège, mais je n’ai pas suivi le mouvement car j’avais quelques aprioris". Bizarre, inutile, potentiellement dangereux… Michèle se méfie du réseau. "Très rapidement Facebook a pris une ampleur que je n’aurais pas soupçonnée et je me suis rapidement sentie déconnectée du monde, quand bien même Facebook n’est que du virtuel.'' Mais ça ne la fait pas changer d’avis!

"Aujourd’hui lorsque que je dis que je n’ai pas Facebook, on me dit anticonformiste, mais en réalité je n'en vois pas l'utilité".

Certes Facebook est un excellent outil de comm, permettant à beaucoup de pouvoir s’exprimer librement tout en bénéficiant d’une certaine visibilité, mais Michèle reste très dubitative quant à l’usage des données collectées par ce "géant des réseaux sociaux ".

Avi, 26 ans : "Le culte des selfies et cette obsession de raconter sa vie sur Facebook, c’est terminé" 

"Il ne se passe plus rien sur les murs, on entretient des micro interactions, on nourrit son temps de façon passive en ingurgitant la vie des autres, l’auto-promo devient pénible… ». Pour Avi, Facebook était déjà mort avant qu’on ait l’idée d’en partir. 
À 23 ans, il décide qu’il a fait le tour de ce qui pouvait être amusant, et surtout, se rend compte qu’il perd son temps à regarder défiler la vie des autres au lieu de vivre la sienne. "Ça crée une vraie frustration. Ça nourrit ta vie d’actions qui ne t’appartiennent pas. Ces aventures ne sont pas les tiennes, t’es juste resté sur ton canapé ou coincé dans le métro. Entre nous, c'est archi nul.

En prenant conscience de la réalité des choses, de plus en plus d’aspects de Facebook le dérange. '' Cette façon constante de se prendre en photo, pour être '' in'' pour Facebook, sans vraiment vivre ses propres expériences… Et toutes ces narcissiques sur Facebook, c'est juste hallucinant! Le culte des selfies!! Et puis avant le scroll c’était quand on s’ennuyait, aujourd’hui, tu te réveilles, tu scrolles."

Avi supprime alors son compte et s’aperçoit au passage que certaines de ses relations étaient uniquement nourrit par Facebook. Que du virtuel!   

Y'a qu'un remède : se désintoxiquer totalement des réseaux sociaux. 

L'équipe de TOV ALLIANCE

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