Ahavat Israel - L'amour du Prochain

Aujourd'hui, nous allons examiner ensemble l'importance d'Ahavat Israël.  Que signifie au juste Ahavat Israël - l'amour du prochain? Rabbi Akiva enseigne dans le talmud (Lévitique - 19, 18): « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » est un principe fondamental de la Torah. 

L'amour du prochain, c'est agir en faveur du prochain par un élan véritable de hessed (acte de bonté); c'est le juger favorablement en toutes circonstances; c'est accepter l'autre avec ses différences, ses convictions, ne pas l'attrister ou l'humilier, encore moins le rejeter ou l'abandonner, lorsqu'il est dans le désarroi et la misère.

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D’après nos textes, une des bases fondamentales du judaïsme est le Chalom. Quand il y à la paix, la présence divine (Chékhina) réside parmi les hommes. La diversité et la richesse du peuple juif s’expriment dans sa pluralité (Loubavitch, Hassidim, Ashkénazes, Séfarades…) et cette diversité ne peut être que bénéfique au peuple juif excepté, comme c’est le cas aujourd’hui, lorsqu’elle concentre tous ses efforts vers la négation du message divin…"l’Amour du prochain". 

Nous allons approfondir notre réflexion. Comment osons-nous demander à D.ieu le Chalom, quand il n’y a même pas une once de paix entre nous ? Sans l’unité et l’amour du prochain, nos prières sont vides de sens et les bénédictions restent suspendues dans le ciel. 

En ébréchant un de ses Saints Attributs, nous portons atteinte à Son Nom. Le Créateur porte comme vêtement, si je peux m’exprimer ainsi, le Chalom - un des 72 noms divins. En nous portons mutuellement préjudice, nous portons atteinte au Saint béni soit-il et à l’étincelle divine qui est en nous.

La mitsva d'Ahavat Israël,  peut sembler comme l'un des commandements divins, les plus difficiles à respecter. Je vous l’accorde. Cette mitsva par excellence, englobe en elle toutes les 613 mitzvot. Quand on aime D.ieu, on aime sa Torah et ses enfants. Avec une dose de patience, d’amour et un zest de bonne volonté on peut y arriver. Il suffit juste de le vouloir vraiment. 

Un jour, un ami m’a dit une parole très sage qui resta gravée dans mon cœur, "Tu sais Rebecca, D.ieu ne peut pas te parler directement, c’est pour cela qu’IL t’envoie des gens pour te parler." J'ai adoré ce qu'il m'a dit. Encore aujourd'hui, je suis très réceptive et j'essaie de décrypter le message divin à travers l'autre. 

Le Baal Chem tov de mémoire bénie disait - "Quand tu rencontres quelqu’un qui a fauté, sache qu’il est que le reflet de toi-même, mais si tu vois une qualité chez l’autre, tente de l’acquérir." Ce n’est pas le fruit du hasard, quand nous rencontrons quelqu’un. Cette personne à un lien direct – une connexion spirituelle avec notre âme. Elle nous est envoyée du ciel pour nous adresser un message, pour nous guider ou peut être, tout simplement, pour nous aider à corriger des erreurs qui se sont produites dans une vie antérieure ou dans celle-ci. Selon  nos sages, il s'agit d'un tikoun (réparation de l'âme). Je m'explique.

Imaginons que vous vous disputez avec votre meilleur ami, pour une banalité. La dispute subitement dégénère; Il vous frappe violemment sur la joue et vous insulte sans raison. Abasourdi, vous ne comprenez pas ce qui vous arrive. D’après le processus de réincarnation, nous sommes revenus dans ce monde pour régler nos comptes, non seulement envers notre Créateur mais aussi envers nos semblables. 

Nos sages disent, que chaque fois qu’une personne subit un affront, sans broncher, toutes ses fautes sont pardonnées. En vous blessant, votre ami provoque, indépendamment de sa volonté, un tikoun - une réparation de l’âme. Il se peut que dans une autre vie, vous lui ayez fait du mal. Et il est revenu ici bas pour régler ses comptes avec vous. Donc, vous n’avez pas à lui en vouloir car tout ce qui vous arrive est provoqué par le ciel, pour votre bien.

Prenons un autre exemple - Un meurtrier a tué plusieurs personnes dans une autre vie, disons que cela c’est produit en 1910. Il meurt, revient dans ce monde, en 1957, accomplir son tikoun – (réparation). D.ieu a décrété dans le ciel que cette âme doit être réincarnée et avoir pour mission de soigner et guérir les gens. 

Ce n’est pas le fruit du hasard, si nous sommes ici et tout ce qui nous arrive dans nos vies. Tout est un effet de la Volonté de D.ieu. Même quand nous levons le petit doigt, cela a été décrété dans le ciel. 

À partir de maintenant, je suis convaincue que vous regarderez votre conjoint, ami, frère, sœur, voire même, votre patron d’un regard différent, empli d’indulgence. Chacun de nous à sa mission propre à accomplir et sa raison d’être dans ce monde. Un boucher peut-t-il faire le travail d’un cordonnier ? Et un médecin le travail d’un jardinier ? Bien sur que non !

Rebecca vous reçoit sur rendez-vous du lundi au jeudi 

Prenons un autre cas de figure. Supposons que nous rencontrons sur notre chemin, une personne handicapée et qu'on se moque d'elle.  Sans l'ombre d'un doute, cette personne sera blessée. Et si nous étions à sa place, quelle serait notre réaction ? Qu’est ce qui nous justifie de dénigrer ou de mépriser l’autre ? Nous devons l’encourager et le respecter. Qu’est ce qui nous donne le droit de le calomnier ou le rabaisser ? A nous de le valoriser. Pourquoi le repousser quand il se trouve dans la détresse ? Nous devons le rapprocher ! Au lieu de critiquer, il serait temps d’inspirer. Chaque être est unique et à sa place dans ce monde et nous avons tous besoin les uns des autres.

Quelles que soient nos différences et les circonstances de la vie, que nous sommes amenées à rencontrer, il nous incombe de toujours juger favorablement nos semblables, si nous voulons que D. nous juge avec générosité ! Nous devons nous efforcer de rechercher la paix, se respecter, s’aimer et s’entraider. En agissant ainsi pour le bien, nous honorons et glorifions le Créateur.

Concernant notre devoir envers l’étranger, nos textes nous rappellent – « Souviens-toi que tu a été étranger en terre d’Égypte ». C’est un commandement divin, d’aimer l’étranger qui réside parmi nous. Pour preuve, il n’y a pas si longtemps, des hommes et des femmes, parmi les nations, ont étés prêts à sacrifier leurs vies pour sauver des juifs de la barbarie nazie. Ils ont accompli le plus grand acte d’amour qui soit à l’égard du peuple juif. Ces justes méritent toutes nos louanges et notre gratitude éternelle. Et nos frères éloignés de D.ieu et de sa Torah, avons-nous l’obligation de les aimer ? Le Rabbi de Loubavitch de mémoire bénie, disait « que chaque juif est un diamant. Celui qui est loin de D.ieu est celui qui est le plus proche de Lui. Il n’existe pas de juifs incultes ».

Chaque juif, en particulier un érudit en Torah, à le devoir de ramener, sous les ailes de la Chékhina (présence divine), son frère juif égaré du judaïsme. Il doit faire preuve de respect, d'amour et de considération à son égard. Chaque juif est responsable de son prochain et doit être un exemple pour les autres. Il doit se dire - Je ne suis pas meilleur que l'autre, l'autre n'est pas mieux que moi. Ce n'est pas parce que je possède plus de connaissances en Torah ou parce que je suis plus riche ou plus fort, que je dois me considérer meilleur que l'autre. Peu importe, dans le regard divin nous sommes tous logés à la même enseigne.

Rabbi Nah'man de Breslev zat'sal disait que – « L’amour du prochain, c’est de réaliser que l’autre a quelque chose de mieux que moi. Mais si on pense que l’autre n’est pas encore arrivé au même niveau, les données sont fausses et brouillent l’atmosphère. Chacun possède un point important que l’autre n’ait pas et le but c’est que chacun en profite ».

En créant l’homme, D.ieu, dans Sa Grande Bonté, l’a pourvût d’un don merveilleux au pouvoir illimité. Mais l’homme, préférant écouter son mauvais penchant (yetser hara) a fait de ce don une arme redoutable. Utilisée encore de nos jours, elle est employée au travail, en famille, entre amis, voire même pour rire entre copains ; elle peut non seulement faire des ravages quand elle a touché sa cible, mais peut même parfois, à D. ne plaise, détruire des vies. Avez-vous deviné ? 

Cette arme est incontestablement, lachone hara (médisance) ! Grande est son pouvoir de destruction. Pour cause, le Temple de Jérusalem a été détruit et de nombreuses vies ont été anéanties. A l'époque, la haine gratuite régnait parmi les hommes et D.ieu voulant préserver son peuple, a préféré détruire le Temple Sacré.

Aujourd’hui, par nos actions de hessed (acte de bonté), l’Amour du prochain et en préservant nos langues de la médisance et du colportage de ragots, nous pouvons, avec l’aide de D.ieu, participer tous ensemble à la reconstruction du 3ème Temple, tant souhaité. Pourquoi subissons-nous toutes ces épreuves aujourd’hui ? D.ieu n’aspire-t-il pas à entendre nos prières, nous élever, nous voir enfin TOUS UNIS ? Peut-être IL souhaite tout simplement voir notre retour, notre téchouva ! 

De nos jours, nous pouvons constater que le bien-être repose sur l’appât du gain, la gloire et les honneurs. Ce monde où nous vivons n’est qu’un amas d’illusions, de tromperie et de vanité ! Avons-nous oublié l’essentiel de notre existence ? La raison de chaque juif dans ce monde est le respect de la Torah et de ses commandements divins, le Hessed (bonté) et l’amour du prochain. Sans tout cela, le monde s’écroulerait. Que D.ieu nous en préserve !

Il est temps de prendre votre vie en main 
 
Ce serait très présomptueux de ma part de dire que chaque juif doit être un tsadik (juste) ou une tsadekette (femme vertueuse). Je rêve d'un monde meilleur où régnera prochainement la paix, l'amour et la fraternité entre les hommes et les peuples du monde entier. C’est ma prière, mon espérance, ma foi inébranlable en D.ieu ! Mais je ne pense pas que cela soit une utopie et nul ne peut m’empêcher de le souhaiter. 

Nous avons tous le pouvoir de changer le cours de nos vies, d'aspirer à des valeurs authentiques, porteuses de joie et de sérénité. L’étude de la Torah et la pratique des mitzvot sont les deux passeports qui mènent l’homme à bon port. 

Chacun a son mode de pensée, son style de vie - son libre arbitre. Quelles que soient nos différences, nos coutumes et nos traditions, il serait important, voire salutaire, de vivre en harmonie pour le bien des générations présentes et futures. Les polémiques stériles, les conflits de pouvoir, la jalousie, la haine gratuite n'aboutissent à rien de bon.

 

Si nous ouvrons nos cœurs et les portes de nos maisons, en invitant des personnes isolées, si nous consacrons une partie de notre temps aux autres, cela va-t-il nous priver de quelque chose? Comment pouvons-nous rester fermés aux autres ? Si nous faisons une pause en méditant à tout ce que nous venons de dire, n'y a-t-il pas de plus grand bonheur que celui d'aimer son prochain ?  

Rebecca Teboul

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