Le secret du couple heureux


La Parasha Haye Sarah traite du voyage entrepris par Eliézer, le serviteur d’Abraham, pour trouver une femme à Isaak. Nous pourrions nous étonner qu’un homme et une femme puissent s’engager ainsi dans le mariage sans éprouver le besoin de connaitre leur futur conjoint. Mais la Torah nous indique que le succès d’un mariage dépend d’autres considérations, plus importantes que l’attraction physique.


 UNE SEULE ÂME SCINDÉE EN DEUX

Le mariage idéal est considéré comme les retrouvailles des deux moitiés d’un androgyne primitif. La Torah nous dit que D.ieu a créé l’homme à son image, à la fois structurellement masculin et féminin. Le couple humain reconstitue cette unité à l’image du D.ieu Un. Loin d’être le fruit du hasard ou de passions aléatoires, les couples réussis résultent des retrouvailles entre les deux moitiés d’une âme unique, scindée lors de sa venue en ce monde. Reconstituant la “forme androgyne” primordiale, un tel couple ne peut être que bien assorti, fécond et heureux. Lorsque, par un acte divin, l’âme d’un homme est produite, en même temps l’âme de sa conjointe l’est aussi. Quand Adam a été créé, Ève sa compagne le fut simultanément.


Quand un mâle est créé, sa partenaire est aussi créée parce que D.ieu ne fabrique jamais une demi entité, mais toujours une entité entière. Retrouver et épouser sa partenaire primordiale devient alors la quête de l’homme et dépend de ses actions. C’est seulement si celui-ci fait son “Tikoun” approprié, c’est à dire s’il accomplit les commandements et réalise la mission qui lui est impartie dans ce monde qu’il aura le mérite de trouver sa véritable partenaire, cette autre moitié qui lui fait défaut.


TROIS TYPES DE MARIAGES

Il y a trois types de mariages: celui du juste, celui de l’homme moyen et celui du méchant. Le premier est celui des retrouvailles des deux moities de la forme primitive de l’âme. Il est parfait. Dans le cas de l’homme moyen, avant de se retrouver et de s’unir, les deux moitiés se “marient” à d’autres personnes qui ne leur sont pas appropriées, ce qui donne des couples mal assortis et inharmonieux. Ce n’est qu’après la “disparition” de leur premier conjoint que ces âmes finissent par se rejoindre. 


Le troisième type de mariage concerne les méchants impénitents. Ceux-ci n’obtiennent jamais de retrouver leur partenaire préexistentielle. L’homme qui commet des transgressions provoque une séparation entre les séphirot Yessod et Malkhout ce qui le sépare de sa partenaire prédestinée, qui épouse un autre homme avec lequel elle forme un couple malheureux.


LE MARIAGE COMME REFLET DE L’HARMONIE CÉLESTE


L’occasion de rencontrer sa conjointe authentique est offerte à celui dont les actes suscitent un état d’harmonie dans le monde séphirotique. Le couple humain idéal est seul à posséder une âme complète. Par l’union des deux corps, les deux moitiés de l’âme se retrouvent et dépassent l’état de division de leur venue en ce monde. Par le lien physique du mariage et par la relation corporelle dans sa plénitude, l’homme a la possibilité de rétablir l’unité de son âme à l’image de l’unité de D.ieu. C’est pourquoi, ce n’est pas «une» femme que l’homme épouse, mais «sa femme», celle qui est déjà sa moitié depuis le commencement des temps, quand les âmes ont été créées.


Ainsi le roi David épousa Batshéva qui lui avait été destinée «dès les six jours de la création » comme le dit le Talmud. Bien sur, la réalité concrète est rarement parfaite dès le début et il faut parfois surmonter des difficultés pour que les deux partenaires prédestinés parviennent à se retrouver et à se réunir. Selon l’enseignement du Arizal, Isaak Louria, même si l’homme épouse une femme qui n’est pas l’autre moitié de son âme, l’acte religieux du mariage opère l’union de leur âme et permet de surmonter, au moins en partie, leur disparité originelle.

LE TROISIÈME PARTENAIRE DANS LE MARIAGE


L’homme et la femme sont attirés l’un vers l’autre parce qu’individuellement, ils se sentent incomplets. Ils recherchent donc cette autre moitié d’eux-mêmes qui les fera s’unir en D.ieu. L’homme et la femme doivent inviter D.ieu à être de leur union en reconnaissant qu’Il les a créés comme deux moities d’une même âme. Le mariage heureux exige donc que les époux aient constamment à l’esprit leur devoir envers leur troisième partenaire: D-ieu. Le mariage n’est pas une affaire strictement privée: il affecte en réalité une destinée cosmique. Les époux doivent inviter D.ieu au sein de leur mariage, non comme un hôte occasionnel mais comme partenaire indéfectible.


ÊTRE PRÊT POUR LE MARIAGE


La préparation au mariage exige de consacrer du temps à l’étude de sa signification spirituelle profonde. Cette préparation morale est de loin la plus importante. Un mariage heureux débute longtemps avant la cérémonie proprement dite, avec la reconnaissance par chacun des futurs époux de la présence de D-ieu dans leur vie.


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Lorsque nous sommes en paix avec nous-mêmes et que notre corps et notre âme conjuguent leurs efforts pour accomplir notre mission divine, nous avons alors acquis la maturité nous permettant de trouver l’âme-sœur. Si nous ne savons pas qui nous sommes, comment pourrions-nous savoir à quelle sorte de personne nous devons nous unir pour la vie entière?


LES CRITÈRES DANS LE CHOIX DE SON PARTENAIRE


L’attraction physique ou sentimentale pour le sexe opposé ne doit pas être le seul critère de notre quête. Il ne faut pas que des aspects extérieurs et superficiels viennent contrarier la recherche de cette profonde connivence qui est à la base d’une relation durable. En revanche, il est d’une grande importance de savoir comment l’autre s’apparente à D.ieu, de connaitre l’idée qu’il se fait de la vocation humaine, ainsi que de sa conception spirituelle du mariage et de la vie.


La bénédiction divine va toujours guider nos pas, mais, avant d’intervenir pour faire aboutir notre quête, elle attend que nous soyons sincèrement engagés dans la voie du progrès spirituel plutôt qu’investis corps et âme dans la recherche de la réussite sociale.


Rabbin Haïm DYNOVISZ - source Lamed.fr



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Commentaires

Anonyme a dit…
C'est très beau. Merci
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