Lettre de Révital : Les dernières volontés sur la tsniout


La lettre bouleversante que vous vous apprêtez à lire, est criante de vérité. Révital a quitté ce monde quelques temps après avoir écrit cette lettre en 2009 et a eu comme dernière volonté qu’on la diffuse au public. 


À mes chères sœurs…

Je vous écris dans mes derniers instants, avec les dernières forces qu’il me reste, j’écris avec mes larmes et avec mon cœur ensanglanté, brisé et éprouvé. Oui, moi, Révital Avraham âgée de 19 ans, je me trouve juste avant la fin, jeune, mais les portes se ferment devant moi.

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Je me sens comme une belle fleur qui referme sur ses pétales. Moi aussi, comme vous toutes, j’ai rêvé des enfants que j’aurai eu, du mari avec lequel j’aurai vécu, du travail que j’aurais fait. Mais Hachem en a décrété autrement, et aujourd’hui, je sais que si j’avais vécu d’une autre manière, cela ne serait pas arrivé. 

Je suis née dans une famille religieuse dans le centre du pays. Depuis le jour où j’ai commencé à penser par moi-même, j’ai su que j’étais une jolie fille. Quand j’étais enfant au gan, j’attirais beaucoup l’attention par les traits exceptionnels de mon visage. J’ai grandis avec la conscience que j’étais gratifiée d’une beauté rare, et je n’exagère pas. La beauté que j’ai reçue est quelque chose qui sort complètement de l’ordinaire. 

Mes parents qui étaient sages ont toujours essayé d’amoindrir à mes yeux le fait d’être belle et ils ont tenté de poursuivre un mode de vie normal sans y attirer une attention particulière. Mais moi, qui étais une enfant très intelligente, j’ai grandis et j’ai entretenu cette beauté de plus en plus.

L’encouragement de la société m’a vite fais comprendre qu’avec la beauté, on peut acquérir des amies, une position sociale, de l’honneur, et j’ai utilisé cela dans tous les domaines. 
 
J’ai appris à comprendre qu’une beauté comme la mienne doit être exploitée, je me suis souciée de paraitre bien, beaucoup trop bien. J’aimais porter des vêtements moulants qui mettaient mon corps en relief. Mes cheveux longs et particuliers entrainaient toujours un grand émerveillement et ainsi, les détails de mon apparence extérieure étaient réfléchis avec une grande attention. Comment me mettre plus en valeur ? Comment plus me montrer ? J’aimais particulièrement sortir avec une jupe serrée, fuseau quand j’étais chaussée de longues bottes, j’aimais ressentir comment le regard des gens s’attachait à moi de longs moments. 

Par mes fautes, cela me plaisait. Lorsque mes enseignantes de l’école ont saisi la situation et ont essayées de la corriger, il était déjà tard ; j’ai continué dans cette chaîne d’illusions, dans ce cercle la qui s’appelle se montrer, se mettre en valeur. Je me rappelle des paroles de mon enseignante, « Révital, tu as reçu un cadeau rare, une beauté particulière, c’est ton nissayone (épreuve), garde la comme la chose la plus précieuse au monde, le jour viendra où toute cette beauté sera donnée à l’homme approprié ».

Je faisais semblant que ces paroles rentraient dans mon cœur alors qu’en réalité, elles ne franchissaient même pas le seuil de mes oreilles. J’étais enivrée par la poursuite d’autres vêtements voyants et attirants qui feraient retourner tout le monde. Aujourd’hui, je sais de façon certaine que j’ai fais fauter des centaines, peut être des milliers d’hommes et je l’ai fais avec un réel plaisir. 

Le premier signal fut un soir, j’étais dans la cuisine, et je me faisais une omelette, ma longue chevelure était attachée, et son extrémité a touché le feu sous la poêle. En quelques secondes, mes cheveux se sont transformés en une grande torche de feu. Mes beaux cheveux ont brûlés, mais moi, j’étais sauvée. Je me souviens comment j’étais couchée à l’hôpital, pleurant avec hystérie, de tellement de peine sur mes cheveux brûlés, et mon père, assit à mes côtés me consolais et me calmais : « Révital, Hachem nous a fais un ness (miracle), tu aurais pu être brûlée toute entière ! Je t’en prie comprend ceci pour ton bien, change et tout cela sera derrière nous. » Mais je n’ai pas écouté, j’étais alors âgée de 16 ans et deux ans après, mes cheveux ont poussés et se sont embellis, et le signal s’est totalement effacé de mon cœur.


J’étais toujours appréciée en classe, et je n’ai jamais souffert de solitude ou de mal être, tout ce que je demandais m’étais accordé sur le champ, c’est ainsi que s’est déroulée ma vie. À 16 ans, par la nature des choses, j’ai grandis et j’ai encore embellie. Je ne pouvais pas me maquiller, c’était déjà devenu une partie de moi-même. Durant cette même période, je me suis enfoncée un peu plus, je ne peux pas détailler tout ceci, c’est dur pour moi, mais comprenez.

J’ai oublié de raconter que j’avais une grand-mère très tsadika (pieuse), avec laquelle j’étais très liée. Elle souffrait beaucoup de mon état spirituel et essayait par tous les moyens de me renforcer. Elle me donnait de l’argent pour que je m’achète des vêtements plus tsniout (décent) mais même ceci n’a pas aidé. Peu de temps après, lorsque j’avais 16 ans et demi, elle a quitté ce monde, j’ai énormément pleuré. Elle était une partie de mon monde et je ne comprenais pas comment le monde pouvait continuer à exister sans elle. 


Après une certaine période, je me suis ressaisie. Je dois souligner que sa mort m’a entrainé un léger renforcement, mais après quelques mois je suis retournée à mes habitudes et je les ai même intensifiées. Plus mon âge avançait, et plus je me faisais attirante et voyante. Et finalement, le deuxième avertissement est arrivé. Une nuit, j’ai rêvé de ma grand-mère, elle étais assise sur une pierre et pleurait. Je suis venue à côté d’elle et je lui ai demandé : « Mamie pourquoi pleure tu ? » Elle a montré sa tête du doigt et n’a pas dis un mot. Je me suis réveillée sous le choc et j’ai essayé de me calmer. 

Cet évènement s’est envolé de ma mémoire rapidement et ainsi, le deuxième avertissement est passé sans que j’y prête attention. Alors, c’est arrivé. Certes doucement, mais de façon continue. Au début, c’était des maux de tête normaux. Ma mère me disait que j’étais fatiguée, que j’étudiais beaucoup et que je devais me reposer. Mais mon cœur l’a ressenti autrement. Au bout d’un mois je ne pouvais plus tenir de l’intensité des maux de tête. Il me semblait qu’il y avait quelque chose en moi qui apprêtais à voler en éclat. Le trajet vers le laboratoire d’analyses fut plein de douleurs et ainsi, l’attente des résultats qui ont suivi.

Lorsque nous nous sommes assises, ma mère et moi dans le cabinet du médecin, son expression de visage a tout dit … « Une jeune fille tellement belle et tellement malade ! » J’ai éclaté en pleurs et demandé des explications.

Ma mère aussi pleurait, nous manquions de force. La réalité a dépassé toutes les imaginations… J’avais une tumeur au cerveau, la mort n’était plus qu’une question de temps… Je ne me souviens plus comment nous sommes arrivés à la maison, mais je me souviens seulement de beaucoup de larmes, d’une grande douleur et d’un manque total de forces.

Soudain, je me suis souvenue du rêve, de mamie pleurant et montrant sa tête. Si seulement j’avais prêté attention à ces avertissements, tout aurait pu être différent. Mais j’avais continué dans mes actions sans y prendre garde. Le lendemain, nous sommes parties à l’hôpital, dans mes rêves les plus noirs je n’aurais pas pu imaginer que ces traitements faisaient si mal. C’est tout simplement la mort. Je sentais qu’on me brûlait les os, le sang, tout ce que j’avais à l’intérieur. Hachem qui est bon, Tu es bon et je ne T’ai pas écouté ! Papa ! Comment ai-je pu me dérober à Ta profonde miséricorde ? 

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La suite est triste et fait terriblement mal, il m’est difficile de la décrire. Mes magnifiques cheveux sont tombés, en quelques mois je suis devenue chauve, pale et faible. Chaque médecin qui s’occupait de moi faisait tinter à mes oreilles que j’avais une beauté rare et cela me fendait le cœur. Hachem m’a donné un gage précieux, une beauté exceptionnelle et je m’en suis servi a l’opposé. Au lieu de la garder précieusement, je l’ai rendu hefker (public). J’ai aujourd’hui 19 ans, éprouvée par la vie, pleine de douleurs, mes jours sont comptés, la maladie a raison de moi ! Je vois la mort qui se rapproche, je veux que tout ce que j’ai enduré soit une kapara (expiation) sur mes fautes.

Vous, mes chères sœurs, je vous en supplie ! Mon cœur est brisé, déchiré, écoutez mes dernières paroles : gardez votre tsniout plus que tout au monde ! Que nous restera t-il après ? Il y a un jugement et il y a un juge, Il voit tout et Il sait tout, et tout se présentera devant lui. Je vous en supplie, renforcez vous dans la tsniout et dans toutes ses tentations, cela en vaut la peine. N’attendez pas les épreuves. Je vous en supplie, faites le pour moi ! Mon oreiller est trempé de mes larmes, j’écris avec les forces qu’il me reste. Hachem, je vous demande, dites que ce renforcement est pour ma réfouah (guérison), je vous en supplie ! Je veux vivre !


Révital Abraham z'l


C’est notre force Bat Israël ! La tsniout combien elle est importante.  
  

Tous ceux qui aideront à la diffusion de ce message verront des Yeshouot (délivrances).

Que son souvenir soit béni. Amen. 

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