Lag Baomer - Hilloula de Rabbi Chimon Bar Yo'haï (18 Iyar)


Rabbi Chimon Bar Yo'haï z'atsal est l'un des hommes les plus remarquables qui aient jamais vécu, et il y en a très peu à qui les contemporains aussi bien que la postérité aient accordé autant de considération. Du temps qu'il vivait, on avait coutume de dire : « Heureuse l'époque où se trouve un homme comme Rabbi Chimon Bar Yo'haï ». 
Et aujourd'hui encore des dizaines ou centaines de milliers de juifs vont en pèlerinage sur sa tombe le jour anniversaire de sa mort (le18 Iyar, 33ème jour de l'Omer) pour y prier. 
Ce grand homme s'est élevé par ses propres moyens d'une situation des plus désavantageuses. Dans le Talmud Yérouchalmi, on relève que Rabbi Akiva refusa de recevoir Rabbi Chimon parmi ses disciples, et qu'il ne l'a fait qu'après lui avoir fait passer un examen. Son père Yo'haï était du coté des Romains pendant l'époque terrible des persécutions d'Adrien (Pessa'him 112a). C'est probablement la raison pour laquelle Rabbi Akiva refusa de prendre le jeune Rabbi Chimon parmi ses disciples. Mais celui-ci réussit tout de même à s'imposer, et ainsi il fut, avec ses compagnons Rabbi Yossé, Rabbi Méïr, Rabbi Yéhouda et Rabbi Né'hémia, l'un des piliers de la Torah. 

Contrairement à son père, Rabbi Chimon fut poursuivi par les Romains et condamné à mort, si bien qu'il dut se cacher avec son fils Rabbi Eléazar pendant treize ans dans une caverne où il étudia incessamment la Torah avec lui, suite à l'histoire suivante: Rabbi Yéhouda, Rabbi Yossé et Rabbi Chimon se trouvaient un jour à Kérem de Yavné (le nom de kérem (vigne) vient de ce que les Sages étaient assis en rangées, rappelant le vignoble), et Yéhouda fils de convertis se tenait près d'eux. Rabbi Yéhouda fit observer :«Les travaux de ces romains sont admirables; ils ont tracé des routes, construit des ponts, bâti des thermes ». Rabbi Yossé garda le silence, mais Rabbi Chimon répliqua : « Tout ce qu'ils ont fait, ils l'ont fait pour eux mêmes; les rues pour les prostituées, les thermes pour leurs corps; les ponts pour lever des péages.» Le fils de prosélyte rapporta les paroles; elles parvinrent aux oreilles des autorités; Rabbi Chimon fut condamné à mort. Il alla se cacher avec son fils à la maison d'étude; sa femme lui apportait du pain et une jarre d'eau; mais les recherches se firent plus poussées et il dit à son fils :« Les femmes sont instables; celle-ci risque d'être mise à la
torture et de nous exposer au danger. Ils allèrent se cacher dans une grotte; or, il advint un miracle. 


Un caroubier et une source d'eau furent créés dans la grotte à leur intention; tous les jours ils étudiaient; ils y demeurèrent 12 ans. Un jour, le Prophète Elie s'avança à l'entrée de la grotte et s'écria : « Qui apprendra au fils de Yo'haï la mort de l'empereur et de l'abolition du décret.» En entendant ces mots, Rabbi Chimon et son fils Eléazar sortirent de la grotte. Or, ils virent un homme qui labourait et qui semait; ils s'écrièrent : « Ils abandonnent la vie éternelle pour se consacrer au temporel. » Et tout ce que rencontrèrent leurs regards fut aussitôt réduit en cendre. Il s'éleva alors un écho du ciel : «n'êtes vous sortis que pour détruire mon monde ? Retournez à la grotte.» Ils y retournèrent et y passèrent encore 12 mois, car le séjour en enfer ne dure pas plus qu'une année. L'écho céleste descendit alors à nouveau : « Sortez de la grotte, et ils sortirent.» 

Tout ce que le regard de Rabbi Eléazar blessait, le regard de Rabbi Chimon le guérissait. La veille de Chabbat, ils virent un vieillard avec deux bouquets de myrte qui rentrait chez lui. Ils lui demandèrent : « Pourquoi ces bouquets de myrte ? »« C'est en l'honneur du Chabbat » répondit le vieil homme. « Sentir et Bénir. Si c'est pour sentir un seul bouquet ne suffirait-il pas ? » Questionna Rabbi Chimon. Le premier bouquet c'est pour Zakhor (souviens-toi du Chabbat) et l'autre c'est pour Chamor (respecte le jour du Chabbat). Apaisé par ces réponses, Rabbi Eléazar cessa d'être rigoureux avec ses semblables.

Après la mort de l'empereur Adrien, il fut envoyé à Rome par ses coreligionnaires. Là, il réussit à guérir une princesse impériale d'une
grave maladie; à la suite de cela, l'empereur Antonin suspendit les décrets d'Adrien. Dans un autre domaine que celui du Talmud,
Rabbi Chimon Bar Yo'haï a aussi atteint une grande importance, c'est dans la connaissance mystique de la Kabbale, dont il est devenu le principal interprète. Quand on dit qu'il est l'auteur du saint livre du Zohar, il ne faut pourtant pas entendre par là qu'il l'ait écrit, mais que les Sages après lui, son fils et ses disciples, ont reçu leur science de lui, si bien que le Zohar porte l'empreinte de son esprit. 


Un jour l'un de ses disciples alla à l'étranger et s'adonna au commerce. Chargé de grandes richesses, il rentra dans son pays. Alors ses anciens condisciples furent aussi saisis de l'amour du gain et voulurent aussi renoncer aux études et acquérir des richesses. Rabbi Chimon l'apprit et il conduisit ses élèves dans une vaste plaine. Là, il pria Hachem de couvrir d'or toute la plaine. Et il en fut ainsi.« Celui dont le cœur tient à l'or» dit le Maître,« Qu'il prenne ce qu'il veut, mais sachez que celui qui prend maintenant de cet or perd sa part à la vie éternelle.» Aucune main ne s'étendit, vers l'or et les disciples abandonnèrent l'idée d'échanger le bien précieux de la Torah contre de l'or...

Midrach- Rabba, Pékoudé


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