Dossier exclusif: Violence psychologique - Stop à l’agressivité ! (1ère partie)


À qui n’est-il jamais arrivé de se faire crier dessus, critiquer, bousculer, voire insulter par un proche ou un parfait inconnu ? Ou, à l’inverse, de s’emporter, de manquer de respect à quelqu’un ? En famille, au travail, dans la rue… L’agressivité est partout, et surtout, elle est contagieuse. Derrière elle, se cache un mal redoutable, peu reconnu mais trop souvent accepté par notre société : la violence psychologique. Voici des clés pour la reconnaître et s’en protéger.

La personne qui ne vous répond pas part du principe qu’elle vous est supérieure. Qu’elle n’a pas à s’abaisser à vous répondre. C’est une forme suprême d’humiliation et de rejet. 

« Tu fais toujours n’importe quoi », « tu es ridicule habillé(e) comme ça », « tout ça, c’est pour attirer l’attention », « c’est de ta faute si on en est là », « tu prends tout de travers », « on ne peut pas plaisanter ici »… Ces petites phrases, nous sommes nombreux à les avoir un jour entendues dans la bouche d’un parent, d’un conjoint, d’un membre de la famille, d’un ami… Ou, pour certains, à les avoir déjà prononcées, sans forcément s’en rendre compte. Pourtant, ces petites critiques, marques de mépris, ces fausses plaisanteries, n’ont rien d’anodin. Ce sont autant de petites agressions qui relèvent d’un mal peu reconnu mais accepté dans notre société : la violence psychologique. 

Comment survivre à l'agressivité au quotidien ? 

« Beaucoup trouvent normal que les gens soient agressifs, explique Yvane Wiart, docteur en psychologie et thérapeute de couple. Mais la violence verbale et psychologique a des conséquences très lourdes en termes d’estime de soi, de motivation, et surtout, de stress sur les victimes ». Qui ne s’est jamais senti terriblement mal à l’aise face à une personne ouvertement - ou non - agressive ? Moins connue que la violence physique, l’agressivité psychique n’en est pas moins redoutable. Mais il est parfois difficile de réaliser que ses proches notamment puissent en être à l’origine. Pourtant, nous pouvons tous être victimes ou agresseurs sans même nous en apercevoir. D’où l’importance de savoir en reconnaître les signes. Un véritable agresseur ne s’excuse jamais. Bien sûr, la perception de l’agressivité d’autrui dépend de la subjectivité, de l’histoire de chacun. Mais pour Yvane Wiart, les choses sont claires : « dès que l’on manque de respect à une personne, ou que quelqu’un vous en manque, on est dans l’agressivité ». 

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Mais il est déjà arrivé à chacun de nous de nous emporter, de critiquer vivement quelqu’un, de faire une mauvaise blague… Serions-nous alors tous des agresseurs ? Non, répond la thérapeute. « Si vous n’êtes pas un agresseur patenté et que l’on vous fait remarquer que vous êtes désagréable ou que vous avez blessé quelqu’un, vous allez être bien embêté, et la première chose qui va vous venir à l’esprit, c’est de vous excuser. Un vrai agresseur ne s’excusera pas. Et pour cause : il ne sent pas coupable !  Il n’a même généralement pas conscience d’être agressif. Pour lui, il s’agit d’un mode de communication normal, qu’il a appris étant enfant ». 

On ne naît pas agressif, on le devient

On ne naîtrait pas agressif, on le deviendrait par l’éducation. Une théorie soutenue par des centaines de recherches scientifiques de par le monde. Mais qui fait office de pavé dans la mare. « Partir du principe que leurs enfants sont agressifs par eux-mêmes évite aux parents de se poser la question de ce qu’ils ont fait pour qu’ils deviennent agressifs. Et de se demander ce que leurs propres parents leur ont fait pour qu’eux-mêmes dupliquent cela avec leurs enfants », analyse Yvane Wiart. 

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Selon elle, l’agressivité est intimement liée à l’enfance. « Les agresseurs sont des gens qui n’arrivaient pas, dans leur relation avec leurs parents, à voir leurs besoins affectifs et relationnels satisfaits. Et qui ont dû forcer quelque chose dans cette relation pour avoir le dernier mot. Forcer les parents à s’occuper d’eux, par exemple. Pour eux, il s’agit d’être vainqueur dans la relation à autrui. En fait, aussi bien les agresseurs que les victimes ont appris à communiquer dans le non-respect d’autrui. Dans un système de communication où c’est le plus fort qui gagne. Ils ont donc appris soit à devenir le plus fort, soit à se soumettre. » 

Agresseurs actifs et passifs

Un proche qui a du mal à s’exprimer sans crier, un chef qui aboie des ordres, un automobiliste à cran… Nous sommes souvent confrontés à des personnes agressives. Bien plus souvent que nous le pensons, même. En effet, il en existe deux types, pour Yvane Wiart : les agresseurs actifs et les agresseurs passifs. « Les premiers, on les voit. Tandis que la violence des seconds ne se discerne pas, elle. Ce sont des personnes qui ont l’air très agréables à vivre, mais leur agressivité va se manifester par des absences de réponse, de commentaires. Ce sont des adeptes du « si tu veux ». Le problème, c’est qu’ils disent cela non parce qu’ils en ont envie, mais par peur de la réaction de l’autre si jamais ils disent non. 

Du coup, ils accumulent les rancœurs. Et un jour, tout explose et ils piquent la colère du siècle. » Et oui, le silence aussi peut être une arme redoutable de violence psychologique. « La personne qui ne vous répond pas part du principe qu’elle vous est supérieure. Qu’elle n’a pas à s’abaisser à vous répondre. C’est une forme suprême d’humiliation et de rejet ». 

Suis-je victime ?

Mais comment savoir que l’on a à faire à l’un ou l’autre profil d’agresseur ? « L’un des signes, c’est que l’on ne sent pas bien, poursuit Y.Wiart. On a l’impression de marcher sur des œufs, on ne sait plus comment parler. Si vous ne pouvez pas demander bêtement quelque chose à une personne, c’est qu’il y a un problème ». Autre question à se poser : est-ce que je me reconnais dans l’un des dix « domaines de contrôle » que la thérapeute identifie dans son livre ? 

Parmi eux, on trouve notamment le contrôle de la liberté de mouvement (« je ne veux plus que tu ailles voir cette amie »), des moyens financiers (« c’est moi qui paye, c’est moi qui décide »), des goûts (« c’est ça que tu appelles de la musique ! »), de la pensée (« tu ne peux pas penser une chose pareille »), ou encore de l’espace sonore (mettre la musique « à fond »), et de la communication (par exemple, « en cherchant à impressionner l’autre par le ton ou le débit de son discours ou au contraire, en se réfugiant dans… le silence »)   

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Source: M. Rambert – Psychologies.com  
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