Cinq contre cinq - Histoire magnifique de Hanouka


Le couple Spitzer attendit dix ans avant d’avoir des enfants. Le moment venu, après dix ans de mariage, ils se retrouvent parents de cinq enfants : la maman met au monde des quintuplés. Avant la naissance, le couple vivait extrêmement modestement, faute de moyens, mais en devenant une famille de sept personnes, leur dénuement s’accentue.


Dans le quartier des Spitzer, en Floride, vivait une femme âgée et aisée, Mme Gordon. Celle-ci entendit parler de cette famille pauvre, et décida de se porter à leur secours en leur donnant de grandes sommes d’argent.

Un jour, Mme Gordon décida de rendre visite à l’accouchée. Elle voulait voir de près la famille qu’elle aidait. En entrant à la maison, elle vit un portrait au mur. En l’observant, elle s’évanouit et tomba à terre. Une ambulance la conduisit à l’hôpital. La jeune accouchée, qui avait reçu une aide très importante de cette Mme Gordon, lui rendit visite le lendemain. Elle n’avait pas du tout compris pourquoi la vue de la photo de sa mère l’avait émue à ce point.

Mme Gordon s’émut beaucoup en voyant sa visiteuse, et son émotion augmenta encore plus en apprenant qu’elle était la fille de la femme du portrait. « Je dois ma vie à ta mère », lui confia-t-elle, et elle commença à lui raconter son histoire. « Pendant la Seconde guerre mondiale, j’étais prisonnière au camp de concentration de Bergen-Belsen. Nous étions un petit groupe de jeunes filles entre 14 et 16 ans. Malgré notre vie dans cet enfer, nous étions déterminées à accomplir autant de Mitsvot que possible.

Quelques jours avant la fête de ‘Hanouka, nous avons préparé nos minuscules rations quotidiennes de margarine pour l’utiliser comme substitut à l’huile d’allumage. Nous avons pris quelques fils de nos habits pour fabriquer des mèches. Il nous fallait à présent un ustensile pour déposer la margarine et les mèches.

Notre choix se porta sur les épluchures de pommes de terre. Mais même dans le but de se procurer de tels "ustensiles", il nous fallait du courage et de l’audace. Il nous fallait nous échapper de la cabane qui nous servait de logis pour nous rendre à la cuisine et y voler des pommes de terre. Lors de l’enquête que nous menâmes, nous découvrîmes que sur 24 heures, il y avait 5 minutes pendant lesquelles il n’y avait pas de gardien devant la cuisine : de minuit à minuit cinq. Cinq filles décidèrent de mettre leur vie en danger en tentant d’obtenir les pommes de terre convoitées. J’étais l’une d’elles.

Malheureusement, nous fûmes attrapées. Le gardien qui nous découvrit inscrivit nos noms et nos numéros et décréta que le lendemain, nous serions exécutées par pendaison en présence de toutes les prisonnières du camp. Pour que toutes en tirent leçon.
Il y avait au camp une jeune fille juive qui n’habitait pas avec toutes les filles dans les cabanes. 

C’était une jeune fille douée qui maîtrisait plusieurs langues, et les Allemands lui avaient affecté un poste particulier : elle devait écouter les reportages des informations sur les postes des radios étrangères et les traduire pour les officiers. Elle obtint à cet effet une cabane à part où elle jouissait de divers privilèges. Nous avons eu l’idée de faire appel à ses services. Peut-être pourrait-elle nous aider grâce à ses liens et annuler ce funeste décret.


Nous nous rendîmes clandestinement au milieu de la nuit depuis notre cabane jusqu’à la cabane de la jeune fille. La cabane était plongée dans l’obscurité, mais une mélodie à peine audible nous conduisit dans un terrain vague jouxtant la cabane. A note grande surprise, nous la vîmes allumer une bougie de ‘Hanouka et chanter Ma’oz Tsour. Cette vision juive nous encouragea. Nous nous adressâmes à elle et l’implorâmes de nous aider à nous sauver. Mais elle ne voulut pas nous écouter. Elle nous réprimanda et nous demanda de quitter immédiatement les lieux…

Le lendemain, l’après-midi du premier jour de ‘Hanouka, toutes les prisonnières du camp se rassemblèrent sur la place pour assister à l’exécution des cinq jeunes filles. La tension et la peur étaient à leur comble. Chacune des cinq filles étaient debout sur une chaise, une corde autour du cou. A l’arrivée de l’officier, il lut nos noms suivis de : "les criminelles qui ont tenté de voler des pommes de terre". 

Les bourreaux préposés à l’exécution attendaient l’ordre de donner un coup de pied sur les chaises sur lesquelles nous étions debout pour nous envoyer définitivement dans un monde meilleur.
Soudain, la jeune traductrice s’approcha et s’adressa à l’officier en lui glissant quelques mots à l’oreille. Elle faisait beaucoup de mouvements des mains, et on voyait qu’elle était bouleversée. L’officier avait l’air nerveux et peu satisfait de ses propos. Mais il donna toutefois l’ordre de retirer les cordes de nos cous et nous ordonna de disparaître de sa vue. »

Mme Gordon prit une profonde inspiration, et essuya les larmes qui coulaient sur ses joues. « Peu de temps après notre miracle personnel de ‘Hanouka, toutes les prisonnières de Bergen Belsen ont été libérées. La fin de la guerre est arrivée, sans que je puisse remercier celle qui m’avait sauvé la vie. Elle m’accompagne sans cesse. Je n’ai jamais pu l’oublier. Et soudain, je l’ai découverte -  sur le mur de votre maison. »

A présent, c’était au tour de la jeune accouchée de s’émouvoir. Elle apporta un dénouement à l’histoire : « La veille de mon accouchement, ma mère m’est apparue en rêve et m’a dit en yiddish : "Finf fur finf" ("cinq contre cinq"). Je lui ai demandé : "Maman, que veux tu dire par là ?". Elle n’a pas répondu à ma question. Le lendemain, je mis au monde des quintuplés. J’ai pensé que c’est aux quintuplés que ma mère faisait allusion. Mais je ne savais pas en vertu de quoi j’avais eu droit de mettre au monde les quintuplés. Maintenant, je le sais. 

Merci à notre ami, Dany pour cette jolie histoire. (il se reconnaitra) 


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